« Ces meubles sont le symbole du funèbre surréalisme belge » : des citoyens vont donner aux réfugiés des meubles saisis chez Fedasil
Un groupe de citoyens remettra samedi, lors d’une marche symbolique, du mobilier de Fedasil aux demandeurs d’asile occupant un bâtiment fédéral du boulevard Roi Albert II.
Un groupe de citoyens remettra samedi, lors d’une marche symbolique, du mobilier de Fedasil aux demandeurs d’asile occupant un bâtiment fédéral du boulevard Roi Albert II, a annoncé le collectif Stop à la crise de l’accueil vendredi dans un communiqué. Les meubles ont récemment été saisis et vendus aux enchères afin de permettre à l’État de s’acquitter des astreintes infligées à la suite du non-respect du droit à l’accueil des demandeurs d’asile.
Depuis dimanche dernier, un groupe de 70 exilés – en majorité des demandeurs d’asile, selon le collectif citoyen – occupe le futur Centre de crise national situé le long du boulevard Roi Albert II. Tous réclament une place au sein du réseau Fedasil.
Des meubles de Fedasil vendus aux enchères
Face au non-respect du droit d’accueil par la Belgique, la chambre des saisies du tribunal de première instance francophone de Bruxelles avait autorisé, dans deux décisions prises en janvier dernier, la vente d’une série de biens détenus par Fedasil afin que l’agence – qui s’est toujours opposée à cette mesure – s’acquitte des astreintes imposées, dont le montant total atteint 278,5 millions d’euros.
« Ces meubles de Fedasil sont le symbole du funèbre surréalisme belge. Au lieu de fournir des places d’accueil aux demandeurs d’asile qui fuient vers la Belgique, de leur trouver un abri en sécurité, l’État laisse la situation s’envenimer à tel point que son propre mobilier est perquisitionné et vendu aux enchères afin de payer les amendes infligées pour le non-respect de ses propres lois », dénoncent les organisateurs de l’action symbolique de samedi.
La marche débutera à 11h30, rue de Louvain. Les meubles seront acheminés via la rue Royale et le boulevard du Jardin Botanique jusqu’au bâtiment fédéral occupé. « Un ‘Salon de la Honte‘ sera alors aménagé, symbole de la grossière violation des droits humains par l’État belge », ajoute le collectif. « Les demandeurs d’asile n’ont que faire des canapés de Nicole de Moor. Ce dont ils ont besoin, c’est d’un accueil et d’un accompagnement humains », argue-t-il. Le monde politique privilégie une « usure structurelle » à une véritable solution, conclut-il.