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manifestation européenne © Getty

« Une triple hérésie »: les syndicats européens dénoncent les « mesures d’austérité » à Bruxelles

Organisée à Bruxelles, une manifestation a attiré des milliers de personnes, membres de syndicats belges et européens. Elles sont venues à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), « contre l’austérité et pour plus de justice sociale ».

Des milliers de personnes, membres de syndicats belges et européens, ont battu le pavé bruxellois mardi matin à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), « contre l’austérité et pour plus de justice sociale ». Cette action se tient à la veille d’un conseil européen qui se déroulera de mercredi à vendredi et discutera, entre autres, de la question des mesures budgétaires européennes.

Ces dernières, qualifiées de « mesures d’austérité » par les syndicats, sont au cœur des débats entre ministres européens des Finances depuis des mois, dans le cadre de la réforme du Pacte de stabilité et de croissance. Elles sont en voie d’être réintroduites dès janvier 2024.

Fermement opposés à cette initiative, les syndicats européens se sont rassemblés en masse, dès 10h00, sur la place Poelart, où des discours se sont tenus vers 11h00. Les drapeaux et étendards des syndicats belges, français, italiens ou encore lituaniens flottaient parmi la foule. Le cortège s’est ensuite élancé sur la petite ceinture pour se rendre place Jean Rey, à proximité des institutions européennes.

« Aujourd’hui, nous disons ‘non’ à la volonté européenne de revenir à des règles d’austérité, et nous crions ‘oui’ à une Europe sociale, car les travailleurs ont, au contraire, besoin d’investissements publics pour une transition écologique juste, une meilleure éducation, des soins de santé performants, et une hausse des salaires », a appuyé la secrétaire générale de la CES, Esther Lynch.  « Ce qui se joue, c’est tout simplement le futur des Européens. »

Les syndicats réclament un mécanisme de solidarité européen semblable à celui en place lors de la pandémie de Covid, prévoyant de « libérer des fonds pour préserver l’emploi et les revenus des travailleurs ».

Absurdité économique, sociale et environnementale

À l’instar des syndicats belges, leurs homologues français ont souligné l’importance, pour les États membres, de poursuivre une logique d’investissement et non de réduction des dépenses. « Le retour aux règles d’austérité est une triple hérésie. Une aberration économique d’abord, en témoigne la crise de 2008. Un non-sens social ensuite, car cela signifie moins d’argent pour nos services publics, alors que parallèlement, le gouvernement français réduit les impôts des plus riches. Une absurdité environnementale enfin, car il nous faut des investissements rapides et conséquents pour s’adapter à la transition écologique », a souligné Sophie Binet (CGT).

« C’est une Europe sociale et non une Europe du marché et de la finance, que nous souhaitons aujourd’hui », a appuyé Maurizio Landini (CGIL). Le secrétaire général de l’Union italienne du travail (UIL) a rappelé que les inégalités au sein de l’Europe « ne pouvaient être combattues avec de telles restrictions budgétaires ».

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