Une Belge francophone sur cinq (21,5%) n'arrive pas à boucler sa fin de mois ou ne s'en sort pas financièrement.

« Il est urgent d’agir »: un Belge francophone sur cinq ne s’en sort pas financièrement

Plus de 21% des Belges francophones peinent à boucler leur fin de mois, relève le baromètre annuel de Solidaris.

Une Belge francophone sur cinq (21,5%) n’arrive pas à boucler sa fin de mois ou ne s’en sort pas financièrement, ressort-il lundi du Baromètre Confiance et Bien-Etre 2023 de la mutualité socialiste Solidaris. L’indice composite qui mesure l’état général moyen confirme cependant la hausse déjà mesurée en 2022, s’établissant à 53,3. Chaque année depuis 2015, Solidaris interroge un millier de personnes sur plus de 200 questions ayant trait à leur bien-être, leurs conditions objectives de vie mais aussi leurs relations interpersonnelles, leur rapport au travail ou encore à la politique et aux institutions.

Pour cette 8ème année, l’indice composite qui mesure cet état général moyen confirme la hausse mesurée en 2022, s’établissant à 53,3. Derrière les moyennes se cachent toutefois parfois des réalités bien différentes pour chaque Belge, selon la mutualité socialiste.

Les femmes demeurent ainsi à un indice de 49,4 (stable sur une année), tandis que les hommes enregistrent une augmentation de 5,5% pour arriver à 57,4. Les femmes souffrent davantage de conditions de travail et d’une articulation vie privée/vie professionnelle bien plus compliquées, analyse Solidaris.

Avec un indice de 43,4, les familles monoparentales accusent une baisse de 21,5% sur 8 ans, tandis que les personnes en incapacité de travail, qui présentent un indice moyen de 30, enregistrent une diminution de 17,7% sur cette même période.

D’autres profils semblent par contre s’en sortir un peu mieux que les autres à court terme, remarque la mutualité socialiste: les travailleurs, les moins de 40 ans et les couples. Les indexations sur les salaires, la « fin » de la crise énergétique et la sortie de la crise Covid ont redonné un peu de souffle à certains, sans toutefois que l’on puisse retrouver les plus hauts niveaux mesurés depuis le début du baromètre, interprète-t-elle.

A l’approche des élections du 9 juin, Solidaris plaide dès lors notamment pour un financement de la sécurité sociale qui reste fédéral, principalement basé sur les cotisations sociales, mais aussi pour une fiscalité « plus juste » sur tous les types de revenus. L’organisation souhaite également une individualisation complète des droits sociaux, le relèvement de toutes les allocations minimales de 10% au-delà du seuil de pauvreté (pour une personne isolée) et des plafonds salariaux sur lesquels sont calculées les allocations sociales et, enfin, une automatisation du statut BIM (bénéficiaire de l’intervention majorée, NDLR). « 21,5% des personnes interrogées n’arrivent pas à boucler leur fin de mois ou ne s’en sortent pas financièrement, il est donc urgent d’agir« , exhorte la mutualité socialiste.

Solidaris appelle par ailleurs à des actions rapides face aux inégalités en santé mentale: 36% des femmes peuvent être classées comme étant en dépression modérée à sévère contre 25% des hommes, 4 personnes sur 10 au sein des groupes sociaux précaires contre une sur 4 dans les groupes sociaux aisés, pointe l’organisation.

A noter encore que, selon ce baromètre, plus de 6 personnes sur 10 ont des craintes sur la viabilité financière du système de soins de santé.

Enfin, en cette année électorale qui s’annonce, la confiance de la population dans la sphère politique est très faible, constate Solidaris. La moitié de la population trouve que la démocratie ne fonctionne pas, et à peine plus d’un quart estime que l’offre politique répond vraiment à ses attentes.

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