Pour les comptables, s'expatrier demande beaucoup d'adaptation © getty

Pourquoi peu de comptables exercent à l’étranger, malgré des salaires attractifs

Nathan Scheirlinckx
Nathan Scheirlinckx Journaliste au Vif

Les comptables qui souhaitent prendre le large peuvent-ils mieux gagner leur vie ailleurs qu’en Belgique? Oui, mais les efforts à consentir sont conséquents, car les législations fiscales peuvent varier fortement d’un pays à l’autre.

Dans l’univers professionnel, les comptables font forcément partie de ceux qui savent le mieux compter. Et donc mieux déchiffrer les destinations à l’étranger leur proposant un niveau de vie supérieur? En 2023, ils étaient 56.494 à exercer cette profession sur le territoire belge, d’après les chiffres de Statbel, l’office de statistique belge.

«Réaliser le switch d’un pays à un autre n’est pas évident, car les normes locales peuvent fortement varier»

Marie Parmentier, chargée du scanning des profils financiers chez Robert Walters

Grâce à l’agence Robert Walters, spécialisée dans le recrutement et active dans une trentaine de pays, il est possible de comparer le salaire des comptables en fonction de leur lieu d’activité. En Belgique, la rémunération d’un comptable oscille entre 53.000 et 155.000 euros par an en 2024, en fonction du poste et du nombre d’années d’expérience dans le secteur. Une jauge salariale similaire à celles des pays limitrophes que sont la France, les Pays-Bas et l’Allemagne.

Comptables: s’expatrier pour gagner plus, une bonne idée?

Qu’en est-il du Royaume-Uni ? Le pays insulaire est considéré comme «le berceau des comptables», Londres et Cie ayant toujours été parmi les plus grandes places financières mondiales. Les opportunités d’emploi y sont légion, et les salaires compétitifs. Un comptable avec moins de trois ans d’expérience peut démarrer outre-Manche avec plus de 70.000 euros annuels. Et, au fur et à mesure de la carrière, espérer atteindre la barre prestigieuse des 200.000 euros l’année.

«Pour exercer dans un autre pays en tant que comptable, il faut quasi refaire toute une formation»

Hugues Sorée, gérant de la société de consultance LUG Management

Mais, dans la réalité, la mobilité internationale des comptables rencontre un obstacle majeur. «Réaliser le switch d’un pays à un autre n’est pas évident, car les normes locales peuvent fortement varier, rapporte Marie Parmentier, chargée du scanning des profils financiers chez Robert Walters. Peu de comptables font carrière à l’internationale, à part quelques échanges épisodiques entre la France et la Belgique.»

Une tendance confirmée par Hugues Sorée, gérant de la société de consultance LUG Management. «La législation belge est très particulière. Pour exercer dans un autre pays en tant que comptable, il faut quasi refaire toute une formation. Mais je me souviens, par le passé, que certains se sont expatriés en Afrique, dans des anciennes colonies qui avaient adopté une législation semblable, qui ne nécessitait pas d’adaptation particulière.»

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