licenciements
© Getty images

Les licenciements n’ont jamais été aussi nombreux depuis 2020 en Belgique: et si l’effet Covid se faisait seulement ressentir maintenant?

Le Vif

Une enquête de Securex estime que le nombre de licenciements en Belgique atteint un nouveau pic. Et de fait: les contrats résiliés involontairement pour cause de faillite d’entreprise sont trois fois plus nombreux en 2024, par rapport à 2023. L’effet Covid, à retardement, pourrait bien être l’explication principale.

Une nouvelle étude menée par Securex montre que les licenciements en Belgique ont atteint leur niveau le plus élevé au cours des cinq dernières années: 5,64% des contrats à durée indéterminée ont été résiliés involontairement en 2024. Cette augmentation prolonge une tendance déjà visible en 2023. Même lors de la pandémie de Covid en 2020, le taux de départs involontaires était moins élevé, s’élevant alors à 5,25%. 

Licenciements: la Wallonie en tête

Avec 6,9%, la Wallonie a le taux de départs involontaires le plus élevé des trois régions, tandis que Bruxelles reste stable à 6,17%. Pour la première fois, le taux de départs involontaires dépasse également 5% en Flandre et s’élève à 5,11%. «La hausse des départs involontaires est due à une forte augmentation du nombre de travailleurs licenciés à la suite d’une faillite d’entreprise. En 2024, c’était le cas de 8,6% des travailleurs licenciés, soit trois fois plus que l’année précédente (2,85%)», rapporte Securex.

«Ces dernières années, les entreprises ont été confrontées à plusieurs crises majeures, rappelle Frank Vander Sijpe, Directeur HR Trends & Insights chez Securex. L’impact sur les départs des travailleurs a été moins perceptible immédiatement après la crise Covid grâce aux mesures de protection. Maintenant que ces mesures ont pris fin, l’impact de la crise devient de plus en plus évident. Il y a des chances que cette tendance se poursuive à court terme.»

Licenciements: les entreprises de taille moyenne en difficultés

En 2024, le nombre de faillites a atteint un niveau record depuis 2013, avec 11.067 entreprises déclarées en faillite en Belgique. Cette situation a un impact sur les taux de départs. «Parmi les entreprises comptant entre 0 et 9 travailleurs, 17% des départs involontaires ont été causés par une faillite, contre 8,95% en 2023», chiffre Securex. Mais l’augmentation est encore plus frappante pour les entreprises de taille moyenne: parmi les entreprises de 10 à 49 travailleurs, ce chiffre passe de 1,4% à 8,95%.

L’impact sur les départs des travailleurs a été moins perceptible immédiatement après la crise Covid grâce aux mesures de protection. Maintenant que ces mesures ont pris fin, la crise devient de plus en plus évidente.

Frank Vander Sijpe, Directeur HR Trends & Insights chez Securex

«Pour la première fois depuis la période Covid, nous constatons que les faillites d’entreprises entraînent une augmentation significative des licenciements», explique Frank Vander Sijpe. «Cela touche non seulement les petites entreprises, mais aussi de plus en plus d’entreprises bien établies. »

La hausse est particulièrement marquée chez les employés: parmi les employés licenciés, le pourcentage d’employés licenciés en raison de faillite en 2024 était 4,8 fois plus élevé qu’en 2023 (passant de 1,72% à 8,2%), tandis que chez les ouvriers, ce chiffre était deux fois plus élevé (passant de 4,53% à 9,27%).

Le taux de départs total reste stable

Bien que le taux de départs involontaires ait augmenté, le taux de départs total reste stable depuis 2022, tempère Securex. «Le taux de départs total des travailleurs en 2024 était à peine plus élevé qu’en 2023: 17,76% des contrats à durée indéterminée ont été résiliés en 2024, contre 17,57% l’année précédente.»

Le taux de départs volontaires a également peu évolué: il était de 10,78% en 2024 contre 10,95% en 2023. «Alors qu’entre 2020 et 2022, une augmentation des départs volontaires était visible, ce n’est plus le cas ces deux dernières années: cela s’explique par le fait que les gens sont moins enclins à changer d’employeur en période d’incertitude.»

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire