
Le Forem supprime le Plan Langues à destination des jeunes: «C’est un choix assumé»
Vu les restrictions budgétaires programmées, le Forem se recentre sur son public cible. Dans la foulée, il supprime ses aides pour les séjours linguistiques des élèves et des étudiants.
C’est la douche froide pour de nombreux Wallons qui rêvaient d’une deuxième rhéto ou d’un semestre à l’étranger. Si cette option tentait chaque année plusieurs centaines de jeunes, elle pourrait s’avérer moins séduisante. L’aide que l’Office wallon de l’emploi et de la formation (Forem) pouvait leur allouer pour apprendre ou perfectionner le néerlandais, l’allemand et l’anglais est désormais supprimée. Un courriel d’information a été envoyé à chaque candidat à la mi-février.
L’an dernier, 222 élèves et 138 étudiants ont bénéficié de ce joli soutien financier sans lequel ils n’auraient peut-être pas concrétisé leur projet. Partir faire une gap year –une année de césure entre la sortie du secondaire et l’entrée dans le supérieur– à l’étranger a un prix. Ainsi, une année aux Etats-Unis (la destination la plus prisée des jeunes) coûte de 14.000 à 16.000 euros, une aux Pays-Bas, un peu plus de 11.000 euros, ou encore une en Irlande, près de 13.000 euros –hors billets d’avion et argent de poche. Des séjours qui ne sont pas à la portée de tous les jeunes et leurs familles.
La bourse octroyée par l’organisme wallon ne couvrait en aucun cas la totalité des frais mais elle n’était pas négligeable. Elle s’élevait de 4.000 à 8.000 pour un élève et de 500 euros à 2.000 euros pour un étudiant –sans condition de revenus des parents.
«C’est un choix assumé. Les élèves et les étudiants ne sont pas dans le périmètre du Forem, explique Thierry Ney, directeur de la communication et porte-parole du Forem. Nous devons nous recentrer sur notre cible prioritaire, c’est-à-dire les demandeurs d’emploi et ce, alors que nous devrons faire autant, voire mieux, avec moins de moyens.» Le Forem doit en effet participer à la cure de régime wallonne à hauteur de 13 millions d’euros.
Interrogé sur la fin de ce dispositif, le cabinet du ministre de l’Emploi, Pierre-Yves Jeholet (MR), estime qu’il existe d’autres aides, notamment celles accordées par le Bureau national de jeunesse et par Wallonie-Bruxelles International. Ces organismes, cependant, ne proposent pas les mêmes formules. Ainsi, le premier délivre une bourse de 250 euros hebdomadaires durant maximum douze semaines pour un projet de volontariat et durant les congés scolaires ou académiques. Le second cible surtout les étudiants de 3e cycle, en formation artistique, les enseignants et les chercheurs. Des aides pas vraiment destinées à soutenir une gap year.
Du côté des organismes certifiés par le Forem, c’est l’étonnement. Aucun n’a été averti. Leurs sites évoquent encore les bourses du Forem Plan Langues, à l’instar d’Information Planet ou de WEP. Ils craignent une baisse, certaine, du nombre d’inscriptions. Pour compenser cette perte, certains proposent des promotions.
C’est un choix assumé. Les élèves et les étudiants ne sont pas dans le périmètre du Forem
Thierry Ney
Porte-parole du Forem
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