Chômeurs ou sans-papiers? La priorité de la droite n’est pas celle de la gauche
Le Premier ministre Alexander De Croo, tout comme le président du MR Georges-Louis Bouchez, veulent privilégier l’activation des demandeurs d’emploi en Belgique avant d’envisager le recours à des personnes sans-papiers pour pourvoir les métiers en pénurie. Ce que réclame le PS.
Honnêtement, si je regarde le niveau de chômage dans certaines parties du pays -et le chômage est quand même plus élevé en Région wallonne que dans d’autres Régions- je pense que la première priorité est d’activer nos chômeurs. Activons d’abord nos chômeurs et regardons après si nous avons besoin d’autres sources de main d’œuvre », a expliqué M. De Croo, interrogé par LN24.
Au mois de juillet, le ministre-président wallon, Elio Di Rupo (PS), a écrit au Premier ministre pour demander un assouplissement des règles en matière de permis de séjour pour les personnes qui disposent des compétences introuvables actuellement sur le marché de l’emploi, rapportait « L’Echo ».
« Il nous paraît souhaitable que la réglementation fédérale évolue afin de permettre à ces personnes, demandeurs de protection internationale et personnes sans-papier, de demander aux Régions un permis de travail », dit le courrier. « Actuellement, parmi les personnes bénéficiant d’un titre de séjour temporaire, seuls les étudiants et les chercheurs sont autorisés à solliciter un permis unique ».
Le clivage gauche-droite n’attend pas la rentrée
La demande est soutenue par les écologistes. « Excellente initiative du gouvernement wallon! Face aux pénuries sur le marché de l’emploi, on ne peut plus accepter une politique d’asile aussi sévère et aveugle aux défis économiques. Le fédéral doit réagir et nous interrogerons le gouvernement », a écrit le chef de groupe Ecolo à la Chambre, Gille Van den Burre, sur le réseau X (anciennement Twitter).
Le MR y est en revanche hostile. « Ils (la gauche, ndlr) refusent d’un côté de faire travailler des demandeurs d’emploi wallons qui sont près de 200.000, dont 50% le sont depuis plus de deux ans. Mais comme ils ne veulent pas aller travailler, ne vous inquiétez pas, on va faire une régularisation des personnes qui viennent de l’étranger », a fustigé le président, Georges-Louis Bouchez, sur LN24.
Le Montois dit ne pas avoir d’objection avec une politique de migration économique. Mais celle-ci ne peut venir qu’en deuxième instance, après une réduction préalable du nombre de demandeurs d’emploi wallons.