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De plus en plus de filles et d’enfants de moins de 12 ans parmi les mineurs non accompagnés en Belgique
Le délégué général aux droits de l’enfant, Soulaÿman Laqdim, a alerté sur le faits que les 3.500 mineurs non-accompagnés en Belgique sont de plus en plus jeunes et de plus en plus féminins. Ils sont activement recrutés par les criminels pour alimenter les réseaux.
Quelque 3.500 mineurs non-accompagnés errent actuellement dans les centres urbains en Belgique, en proie aux réseaux criminels et à la prostitution, a une nouvelle fois alerté mercredi le délégué général aux droits de l’enfant, Soulaÿman Laqdim.
Ces jeunes en errance sont au fil des ans de plus en plus jeunes, et de plus en plus féminins également. «La proportion des moins de 12 ans est en pleine explosion et l’on voit aussi de plus en plus de filles», a commenté M. Laqdim lors d’un échange mercredi avec les députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles. «Il y a quinze ans, 95% de ces jeunes non-accompagnés étaient de sexe masculin. Aujourd’hui, ils ne comptent plus que pour 78%», a-t-il ajouté.
15 euros pour trois jours de travail
Livrés à eux-mêmes, ces mineurs en sont réduits à dormir dans la rue ou les gares. Ils sont souvent exploités sexuellement, utilisés par des réseaux criminels, ou exploités par des employeurs peu scrupuleux. M. Laqdim a notamment cité mercredi le cas d’un jeune à l’œuvre au marché du Midi où il a été payé 15 euros pour trois jours de travail. Ou encore d’autres mineurs contraints de travailler dans des restaurants sans être rémunérés du tout.
Quand ils sont pris en charge par des travailleurs sociaux, la première mission est souvent de conduire ces jeunes auprès de services chirurgicaux pour se faire recoudre les parties intimes
Soualyman Laqdim
DGDE
Ces jeunes, filles comme garçons, sont également très souvent la cible de violences sexuelles ou contraints de se prostituer. «C’est un public qui subit des violences inouïes», a dénoncé le délégué général. Ainsi, quand ils sont pris en charge par des travailleurs sociaux, la première mission est souvent de conduire ces jeunes auprès de services chirurgicaux pour se faire recoudre les parties intimes, a-t-il partagé.
Des mineurs non accompagnés victimes des fusillades du narcotrafic
Beaucoup de ces mineurs sont aussi utilisés comme petite main par les réseaux criminels spécialisés dans la vente de stupéfiants, car ils sont «moins chers à rémunérer». Lorsqu’ils décèdent dans des règlements de comptes, leur disparition suscite d’ailleurs moins de représailles entre gangs. «Ces mineurs non-accompagnés n’ont pas de valeur (aux yeux des réseaux criminels) et leur réservoir ne cesse de grandir…»
Selon M. Laqdim, la solution à cette situation passe par la couverture des besoins primaires de ces mineurs non-accompagnés, à savoir leur offrir un logement et un minimum de statut. «Si on ne fait rien, c’est au niveau de la sécurité publique qu’on va le ressentir et cela va alors coûter dix fois plus cher à la société…»
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