DGDE Solayman Laqdim pictured during as the general delegate for child rights (DGDE) submits his report to the President of the Parliament of the Wallonia-Brussels Federation, Wednesday 22 November 2023, in Brussels. On the occasion of International Children's Rights Day (November 20), DGDE Laqdim will present his annual activity report for 2022-2023. This is the first report from Laqdim, who was appointed General Delegate last January, succeeding De Vos. After the speeches, some 70 students from three schools in the Federation Wallonie-Bruxelles will take part in a presentation in the hemicycle, given by the C(r)ASH project and DGDE teams. BELGA PHOTO JAMES ARTHUR GEKIERE

De plus en plus de filles et d’enfants de moins de 12 ans parmi les mineurs non accompagnés en Belgique

Le Vif

Le délégué général aux droits de l’enfant, Soulaÿman Laqdim, a alerté sur le faits que les 3.500 mineurs non-accompagnés en Belgique sont de plus en plus jeunes et de plus en plus féminins. Ils sont activement recrutés par les criminels pour alimenter les réseaux.

Quelque 3.500 mineurs non-accompagnés errent actuellement dans les centres urbains en Belgique, en proie aux réseaux criminels et à la prostitution, a une nouvelle fois alerté mercredi le délégué général aux droits de l’enfant, Soulaÿman Laqdim.

Ces jeunes en errance sont au fil des ans de plus en plus jeunes, et de plus en plus féminins également. «La proportion des moins de 12 ans est en pleine explosion et l’on voit aussi de plus en plus de filles», a commenté M. Laqdim lors d’un échange mercredi avec les députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles. «Il y a quinze ans, 95% de ces jeunes non-accompagnés étaient de sexe masculin. Aujourd’hui, ils ne comptent plus que pour 78%», a-t-il ajouté.

15 euros pour trois jours de travail

Livrés à eux-mêmes, ces mineurs en sont réduits à dormir dans la rue ou les gares. Ils sont souvent exploités sexuellement, utilisés par des réseaux criminels, ou exploités par des employeurs peu scrupuleux. M. Laqdim a notamment cité mercredi le cas d’un jeune à l’œuvre au marché du Midi où il a été payé 15 euros pour trois jours de travail. Ou encore d’autres mineurs contraints de travailler dans des restaurants sans être rémunérés du tout.

Quand ils sont pris en charge par des travailleurs sociaux, la première mission est souvent de conduire ces jeunes auprès de services chirurgicaux pour se faire recoudre les parties intimes

Soualyman Laqdim

DGDE

Ces jeunes, filles comme garçons, sont également très souvent la cible de violences sexuelles ou contraints de se prostituer. «C’est un public qui subit des violences inouïes», a dénoncé le délégué général. Ainsi, quand ils sont pris en charge par des travailleurs sociaux, la première mission est souvent de conduire ces jeunes auprès de services chirurgicaux pour se faire recoudre les parties intimes, a-t-il partagé.

Des mineurs non accompagnés victimes des fusillades du narcotrafic

Beaucoup de ces mineurs sont aussi utilisés comme petite main par les réseaux criminels spécialisés dans la vente de stupéfiants, car ils sont «moins chers à rémunérer». Lorsqu’ils décèdent dans des règlements de comptes, leur disparition suscite d’ailleurs moins de représailles entre gangs. «Ces mineurs non-accompagnés n’ont pas de valeur (aux yeux des réseaux criminels) et leur réservoir ne cesse de grandir…»

Selon M. Laqdim, la solution à cette situation passe par la couverture des besoins primaires de ces mineurs non-accompagnés, à savoir leur offrir un logement et un minimum de statut. «Si on ne fait rien, c’est au niveau de la sécurité publique qu’on va le ressentir et cela va alors coûter dix fois plus cher à la société…»

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