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Collecti.e.f 8 maars : les élections en ligne de mire des organisations féministes

Les organisations féministes profitent de la mise en lumière des droits des femmes, le 8 mars, pour présenter leurs revendications politiques, avec les élections de juin en ligne de mire.

Le 9 juin, les Belges sont appelés aux urnes pour les élections européennes, fédérale et régionales.   Le « moment » est « crucial », juge le Collecti.e.f 8 maars, à l’origine de l’appel à la grève féministe pour la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. « Partout dans le monde, la droite et l’extrême-droite progressent, et les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+ s’en trouvent impactés« , s’inquiète cette organisation qui réunit des syndicalistes, militantes féministes et citoyennes engagées.

« Le 8 mars prend une dimension particulière », juge également le mouvement féministe Vie féminine. « Les coalitions qui se mettront en œuvre après les élections peuvent représenter des opportunités… comme des menaces ! »

Un memorandum

   L’organisation a émis un memorandum, reprenant ses revendications en vue des élections. Il comprend des idées pour permettre aux femmes de vivre dignement – que ce soit par leur logement, leur emploi, la lutte contre le racisme, etc. – mais aussi pour bannir les violences « masculines ». Le mouvement d’éducation permanente souhaite également qu’un ministère des droits des femmes soit instauré à chaque niveau de pouvoir.

   Mais pour ce 8 mars, Vie féminine met surtout en lumière sa demande d’une société de soin partagé, alors que « le soin aux autres repose principalement sur les épaules des femmes », dénonce-t-elle. « Et encore plus des femmes précarisées, racisées, étrangères, sans-papiers. Dans la sphère professionnelle ou privée, mais aussi dans l’ombre. Toujours à moindre coût, voire gratuitement. »

   Comment se diriger vers cette société de soins partagés ? Par la revalorisation « significative » des métiers du soin, la garantie d’une place d’accueil « accessible et de qualité » pour tous les enfants de moins de trois ans, et « des congés thématiques et parentaux harmonisés, mieux rémunérés et avec de meilleures conditions d’accès », liste Vie féminine.

Avortement, droit fondamental

   Solidaris, Soralia (ex-Femmes prévoyantes socialistes) et Sofélia, fédération de centres de planning familial, plaident également pour que l’avortement soit reconnu comme un droit fondamental. Une revendication partagée par Vie féminine.

   Les organisations féministes militent depuis plusieurs années pour que la loi sur l’IVG soit adaptée, en allongeant le délai légal à 18 semaines, en supprimant ou réduisant le délai de réflexion et en abolissant les sanctions pénales pour les femmes et médecins. « Une société de soin partagé ne laisse pas chaque année des centaines de femmes se débrouiller pour avoir recours à un avortement aux Pays-Bas ou en Angleterre, en fermant les yeux sur celles, souvent les plus précaires, qui n’ont pas les moyens de se rendre à l’étranger », argumente Vie féminine.

   Solidaris, Soralia et Sofélia relèvent quatre autres combats essentiels pour les élections : l’assurance d’un consentement libre et éclairé des patientes, la suppression du statut de cohabitant, l’augmentation du nombre de places en crèche et la réclamation d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

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