Seraing: comment Alain Mathot a orchestré son insolvabilité
Condamné par la cour de cassation dans un vaste dossier de corruption lié à un incinérateur de déchets à Herstal, l’ancien bourgmestre de Seraing, Alain Mathot, doit verser 700.000 euros de confiscations ordonnés fin 2022 par le tribunal. Or l’ancien homme fort de la Cité du Fer a orchestré son insolvabilité, ressort-il d’une enquête de Sudinfo.
Alain Mathot devrait, dans les mois qui viennent, recevoir un avis de paiement de 700.000 euros. L’équipe de recouvrement de la ville de Seraing, où il est domicilié, sera alors mandatée pour récupérer les montants.
Or dès le début de l’année 2023, M. Mathot a mené une série d’opérations pour mettre en place son insolvabilité, suggère l’enquête. Le 13 janvier, M. Mathot a démissionné de sa société Almaure et a été remplacé comme administrateur par son fils Alexandre, tandis que sa mère Ghislaine Maurissen est devenue administratrice-déléguée. Toujours à cette même date, cette dernière a démissionné de son poste d’administratrice dans la société de consultance de son fils, ConsultAM. Le siège de la société est par ailleurs transféré du n°28 de la rue Ferrer à Seraing au numéro 26, situé juste à côté et qui appartient aussi à Almaure. C’est là que l’ancien bourgmestre de Seraing est par ailleurs désormais domicilié.
Quelques jours plus tard, le 19 janvier 2023, Alexandre Mathot, fils d’Alain, a créé la société ICAM. Celle-ci est basée au 28 de la Ferrer. Il en est seul et unique administrateur. Les statuts de cette nouvelle société créée par Mathot fils sont à bien des égards quasiment les mêmes que ceux de la société ConsultAM de Mathot père. Quelques mois plus tard, le 30 juin, le tribunal de l’entreprise de Liège a déclaré la faillite de la société ConsultAM d’Alain Mathot.
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