
« Restless Youth », cette expo qui retrace les actes de rébellion de la jeunesse de 45 à nos jours
Des barricades de Mai 68 à celles de Kiev. Tour d’horizon.
Voilà une exposition qui ne manquera pas de résonner avec l’air du temps. Non pas que Restless Youth, le nouveau parcours proposé par la Maison de l’histoire européenne pour les douze prochains mois, ait vraiment eu besoin d’un coup de pouce de l’actualité : en proposant de jeter un oeil sur la contestation jeune depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elle devrait en effet parler à un large public.
Mais à l’heure où les élèves de secondaire battent le pavé tous les jeudis pour imposer l’urgence climatique dans l’agenda politique, sa remise en perspective n’en a que plus de pertinence.
C’est peu dire que la contestation, et son récit, ont le vent en poupe. Ces derniers mois, à la faveur des 50 ans des événements de Mai 68, à Bruxelles, les expos sur le sujet n’ont d’ailleurs pas manqué – de Resist ! à Bozar à Get Up Stand Up ! au Mima, en passant par Records & Rebels à l’ING Art Center. Restless Youth a ses propres atouts. Installée dans le parc Léopold – squatté notamment en semaine par les… élèves du célèbre lycée voisin -, la Maison de l’histoire européenne a découpé son parcours en quatre séquences : l’après-Seconde Guerre mondiale, la rébellion des années 1960-1970, les désillusions des années 1980-1990, et une dernière salle qui s’essaie à une radioscopie de ceux qu’on a baptisé les millenials. Volontiers ludique, tirant sur la ficelle de la nostalgie (sans la déchirer), la mise en scène du propos ne peut évidemment éviter certaines évidences, largement rabâchées, veffleurant les sujets plutôt que les creusant.
C’est de bonne guerre, dira- t-on, surtout quand il s’agit de traiter un thème aussi tentaculaire. Restless Youth possède toutefois une arme secrète. En se penchant notamment sur la façon dont la jeunesse s’est également transformée en Europe de l’Est, l’exposition dévoile une lecture des événements beaucoup moins connue de ce côté-ci de l’ancien rideau de fer. Pour preuve, ces quelques éléments picorés le long du parcours, et qui racontent une tout autre histoire…
Restless Youth : à la Maison de l’histoire européenne, à Bruxelles, jusqu’au 29 février 2020. www.historia-europa.ep.eu.
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