Rentrée : pénurie de kots dans les universités belges
A cause d’une forte augmentation de la demande, plusieurs universités n’ont pas assez de places en kot cette année.
La rentrée approche à grands pas pour les étudiants belges. Dans deux semaines, ils retrouveront – enfin – les bancs de l’université, mais un kot ? Rien n’est moins sûr. A Bruxelles, la VUB a fait ses comptes. L’écart entre l’offre et la demande est de plus de 2.000 places. L’université propose 1.540 chambres, problème, elle a reçu 3.600 demandes pour cette rentrée.
A Gand, on constate le même problème. Pour cette année universitaire, la demande a fortement augmenté. Résultat, 30 % de personnes en plus sur liste d’attente, explique le porte-parole de l’université. Sur les 2.388 kots répertoriés par le site KotatGent, plus aucun n’est disponible aujourd’hui. Au cabinet de l’échevin pour le logement gantois, on n’hésite pas à parler de pénurie, « les établissements d’enseignement supérieur nous disent que les listes d’attente sont plus longues que les autres années », avoue Dieter Somers dans les colonnes du Morgen. D’après une étude réalisée par la commune, la ville doit trouver 10.000 chambres supplémentaires pour les étudiants. En effet, ces derniers doivent de plus en plus se tourner vers des locations « ordinaires » ce qui aurait pour conséquence de faire fuir les Gantois en dehors de la ville.
A Liège, le problème est d’autant plus grand, que certaines des résidences étudiantes sont à Angleur ou Chenée et ont été touchées lors des inondations. De plus, l’université propose aussi de loger chez des particuliers, mais de ce côté-ci, l’offre a beaucoup baissé, « Ce sont en majorité des personnes âgées qui louent une chambre chez eux. Mais avec le Covid, beaucoup n’ont pas voulu continuer. Ils ne veulent pas de quelqu’un chez eux qu’ils ne connaissent pas et qui peut voir beaucoup de personnes en dehors. Ça leur fait peur » explique Astrid Rozet, responsable du service logement kot privé à l’ULiège.
Chez Inforjeune on ne s’étonne pas vraiment de la situation, « Nous avons eu 1.200 demandes d’information de la part de jeunes sur les logements, dont 247 spécifiquement sur l’aide à la recherche de kot pour cette rentrée » annonce Pierre Targnion, porte-parole de l’asbl, « Le nombre d’étudiants est en constante augmentation en Belgique, notamment en Flandre ».
Des demandes anticipées
Une des raisons avancées pour expliquer ce problème de manque de place est que les étudiants ont commencé leur recherche tôt. A la KU Leuven, par exemple, on a constaté que la plupart des chambres étaient louées dès le début des vacances scolaires, alors qu’habituellement les locations se font jusqu’en septembre, avant la rentrée. Une tendance qui se confirme dans d’autres villes. A Bruxelles, Gand ou encore Anvers, les chambres se sont louées très tôt, comme l’a constaté Upkot, spécialisé dans les logements étudiants privés. A Liège, dès fin juin, presque toutes les chambres avaient trouvé locataire.
Ces locations anticipées représentent notamment un problème pour les étudiants Erasmus ou étrangers, qui ont plus de mal à trouver une chambre. « Les étudiants français n’ont reçu leur confirmation d’acceptation que ce lundi par exemple. Depuis le début de la semaine j’ai eu une centaine d’appels pour des logements mais nous n’avons plus qu’une dizaine d’offres et elles partent très rapidement » indique pour sa part Astrid Rozet.
Renouer avec l’expérience étudiante
Une telle précipitation sur les kots peut facilement s’expliquer par les conséquences de la pandémie du Covid-19. Souvent contraints de retourner chez leurs parents, beaucoup d’entre eux ont été privés de l’expérience étudiante et cherchent à renouer avec cette dernière. Notamment, en goûtant à l’indépendance d’avoir son propre chez soi. Du côté de la VUB on avance aussi un autre profil. « Certains étudiants restent simplement dans leur chambre pendant une année de plus pour être étudiants un peu plus longtemps et pour pouvoir vivre un peu plus la vie étudiante après le corona. », explique ainsi le porte-parole.
Pour tous les étudiants qui n’auraient pas encore trouvé kot à leur goût, Pierre Targnion préconise de retenter la recherche en janvier, « C’est un bon moment pour prospecter car beaucoup d’étudiants quittent leur kot car ils abandonnent l’université ou se réorientent. » Et dans le futur, de commencer sa recherche le plus tôt possible, six mois avant la rentrée, conseille-t-il.
Marine Andrieu
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