Marc Van den Bussche, le bourgmestre de Coxyde © Belga

Réfugiés : « Fedasil déplore les attaques permanentes du bourgmestre de Coxyde »

Il y a de l’eau dans le gaz entre Fedasil et le bourgmestre de Coxyde, Marc Van den Bussche. À l’Open VLD, le parti de Vanden Bussche, le mécontentement grandit à propos de son approche, mais pour l’instant les libéraux n’interviennent pas.

Depuis plusieurs semaines, l’accueil de demandeurs d’asile à Coxyde bouleverse les esprits. Le bourgmestre de Coxyde ne cache pas sa réticence à recevoir les demandeurs d’asile et a annoncé l’extension de le la brigade VIP (Very Irritating Police), une équipe de police déployée contre les jeunes Français du Nord qui traînent en rue et engagée à présent contre les demandeurs d’asile.

Il y a quelques jours, les quotidiens het Laatste Nieuws et De Morgen faisaient encore état du régime carcéral que le bourgmestre souhaitait imposer. Interrogé par la VRT, Van den Bussche a expliqué qu’il n’était pas d’accord avec les journaux. « Je suis autant tombé de ma chaise que vous. »

Pourtant, il semble qu’il y ait un problème. Jeudi, Fedasil, l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile a publié un communiqué de presse pas piqué des vers. Le directeur général Jean-Pierre Luxen y exprime son opposition à ce qui se passe à Coxyde.

« Fedasil déplore les attaques permanentes du bourgmestre de Coxyde, Marc Vanden Bussche, et du chef de corps de la Police de la zone Côte Ouest, Nicholas Paelinck, qui entravent sérieusement la mise en oeuvre de notre mission légale et qui mettent délibérément sous un mauvais jour à la fois l’Agence et les demandeurs d’asile » écrit Luxen. « Nos collègues et résidents des centres d’accueil ont le droit de travailler et de vivre sereinement, nous voulons mettre un terme au flux incessant d’accusations dans la presse. »

Il est exceptionnel que Fedasil réagisse aussi ouvertement. Le communiqué prouve à quel point l’agence est excédée par la situation.

Entre-temps, la présidente de l’Open VLD Gwendolyn Rutten continue à soutenir son bourgmestre. « Il faut aider les gens en danger » explique-t-elle aujourd’hui au quotidien De Morgen. « Il faut le faire dignement et non dans une ambiance de criminalisation. C’est là le point de vue de l’Open VLD sur l’accueil des demandeurs d’asile et notre parti le prouve tous les jours dans un grand nombre de communes en Flandre. À Coxyde aussi ».

Mécontentement grandissant

Pour le reste, il semble qu’il ait été convenu que personne ne fasse de déclarations sur la situation même si à huis clos le mécontentement à propos du bourgmestre grandit. On n’entend donc pas de critiques publiques, hormis de la part du consultant en communication Noël Slangen : »cela ne correspond pas à ma vision du libéralisme. Je note dans les réactions que je reçois que beaucoup de libéraux sont d’accord avec moi » explique-t-il.

Les objections de Slangen ne sont pas étonnantes. Pour beaucoup de libéraux, la migration est une décision idéologique, liée à la poursuite du bonheur.

En même temps, la discussion est difficile pour le parti. À droite, la N-VA donne le ton avec des positions fortes et le parti ne veut pas prendre le risque de s’attirer les foudres de son électorat de droite en intervenant trop durement contre Van den Bussche.

Intérêts locaux

Cependant, le mécontentement à propos de Van den Bussche est lié à d’autres facteurs. Au sein du parti il ne fait pas figure de libéral généalogique. Il a fait un passage au LDD avant de réintégrer les libéraux flamands. À Coxyde, il a les rênes bien en main et il est soutenu par le département local, une raison de plus pour l’Open VLD de ne pas l’expulser immédiatement.

(JH)

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