Réforme des rythmes scolaires: pourquoi la ministre Désir n’attend pas la Flandre (vidéo)
Un pays, trois calendriers scolaires: dès la rentrée des classes 2022, les congés en Fédération Wallonie-Bruxelles ne seront plus alignés sur ceux en vigueur en Flandre et en Communauté germanophone. Pourquoi ne pas attendre ? La ministre de l’Enseignement Caroline Désir a répondu aux lecteurs du Vif.
Pourquoi ne pas attendre la Flandre ? Qu’ils soient pour ou contre la réforme des rythmes scolaires (qui doit entrer en vigueur dès le début de l’année académique 2022), les lecteurs du Vif ont été (très) nombreux à poser cette question, mardi, lors du live organisé avec la ministre de l’Enseignement Caroline Désir (PS).
Le fait que la petite Belgique se retrouve empêtrée dans une double système (voire un triple, la communauté germanophone en restant également au calendrier actuel) est sans doute la principale critique adressée à l’élue; l’objectif de fond de la réforme (améliorer le bien-être des élèves comme des enseignants) étant relativement peu discuté. Le fait que la Flandre et la Communauté germanophone ne suivent pas la réforme pose surtout problème à Bruxelles, dans les communes à facilité et dans les écoles en immersion. Surtout dans les familles où les parents sont eux-mêmes enseignants dans un autre « régime » que leur progéniture.
Caroline Désir a d’abord rappelé que le rythme scolaire actuel, ponctué de très longues vacances d’été, avait été adopté, historiquement, pour que les enfants puissent… travailler aux champs. La socialiste explique que des contacts ont été pris avec la Flandre… sans succès, jusqu’à présent. « Il y a 30 ans que cette réforme est dans les cartons et que les experts en chronobiologie sont d’accord que c’est dans l’intérêt du bien-être des enfants et des enseignants, détaille-t-elle. Il y a aussi l’étude de la fondation roi Baudouin sur la faisabilité. La suite logique est de la mettre en oeuvre. Des démarches ont été entreprises. On a expliqué nos intentions, et la Flandre nous a dit que ce n’était pas sa priorité. Cependant, le débat vit chez eux. Des échanges ont lieu. Mais Ben Weyts a envie de rester maître de son calenderier, ce que je peux comprendre. »
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Et d’ajouter que, côté flamand également, des experts plaident pour ce changement de rythme. « Ce n’est donc pas une lubie francophone, assure-t-elle. Cette réforme est pensée vis-à-vis du bien-être des enfants. La réflexion évolue, et j’espère que la Flandre nous emboîtera le pas, le plus vite possible. On est convaincu qu’on doit réaliser cette réforme […] Alors pourquoi attendre, puisque l’enseignement est une matière communautaire ? »
La ministre déclare qu’elle ne « se fout pas du tout » des problèmes des familles qui seront prises entre deux régimes, mais rappelle qu’il s’agit d’une minorité et que des aménagements ont été réalisés, comme le fait de « raccrocher » une semaine commune à Carnaval, ce qui n’était pas prévu.
Caroline Désir assure, enfin, qu’elle n’agit pas « pour sa gloriole personnelle ». « Ce n’est pas du tout comme ça que j’envisage ma fonction. Je suis au service d’un projet. Je suis une feuille de route, qui est celle du gouvernement. Et je m’y tiens. Sur cette feuille de route figure la mise en oeuvre du pacte d’excellence, dont la réforme des rythmes scolaires fait partie. Le précédent gouvernement avait réalisé l’étude de faisabilité, nous sommes chargés de sa concrétisation. C’est un engagement mutuel. Il est important de faire ce à quoi on s’est engagé. Il faut du courage politique. La défiance actuelle des citoyens tient sans doute aussi du fait que les élus ne tiennent pas les promesses qu’ils ont faites. «
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