Redevance nucléaire : « Marghem s’enfonce dans ses mensonges! »
L’opposition a réclamé jeudi une réunion urgente de la Commission de l’Economie de la Chambre. Elle souhaite entendre la ministre de l’Energie, Marie-Christine Marghem, et les représentants de la CREG à propos du calcul de la redevance due par Electrabel et EDF pour la prolongation de Tihange 1.
Depuis une semaine, Mme Marghem est une nouvelle fois sur le gril à propos du nucléaire. Il est apparu qu’elle n’avait pas désigné dans les délais un expert indépendant chargé de régler un problème qui se pose dans le calcul de la redevance pour la période comprise entre octobre et décembre 2015. La Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG) l’a informée fin juin du problème, une réunion et un échange de courrier s’en sont suivi, mais la décision de désigner un expert n’a été prise que le 16 septembre, au lendemain de l’expiration du délai.
La ministre a été interrogée sur le sujet mardi en Commission de la Chambre. Les commissaires ont reçu jeudi les courriers relatifs à ce dossier et le rapport de la CREG, dont de nombreux passages ont été retranchés pour raison de confidentialité.
Il en ressort que le problème qui se pose dans le calcul de la redevance a en fait été signalé à la ministre dès le mois d’octobre 2015 et rappelé en décembre, et que le premier ministre a également été mis au courant le 29 juin 2016. « Cela devient un vrai problème politique », a affirmé le chef de groupe Ecolo, Jean-Marc Nollet, qui réclame l’audition de la CREG, en partie à huis-clos pour tirer au clair certains aspects classés confidentiels.
« La ministre Marghem s’enfonce dans ses mensonges! », a renchéri Michel de Lamotte (cdH) qui demande une nouvelle audition de la ministre.
D’après les centristes, l’Etat aurait pu réclamer 4 millions d’euros en plus.
Les socialistes dénoncent des « négligences à répétition », toujours commises « au bénéfice des producteurs nucléaires et jamais des consommateurs ».
« Avec Mme Marghem, les consommateurs sont deux fois perdants, c’est 100 euros de plus sur leur facture d’électricité avec la hausse de la TVA de 6% à 21% et ce sont eux aussi qui financent les largesses octroyées par elle à Electrabel et EDF. Ce ‘deux poids deux mesures’ montre bien pour qui roule ce gouvernement », a déclaré Karine Lalieux