Recherché par la France, l’imam marocain Hassan Iquioussen arrêté près de Mons
L’imam marocain Hassan Iquioussen a été arrêté près de Mons, a confirmé le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne. Il était visé par un mandat d’arrêt européen délivré par la justice française.
Le prédicateur de 58 ans, mis en cause en France pour des propos jugés « contraires aux valeurs de la République », était sous le coup d’un arrêté d’expulsion signé par le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Introuvable depuis le 30 août, un mandat d’arrêt européen a finalement été émis à son encontre pour « soustraction à l’exécution d’une décision d’éloignement ».
Les enquêteurs français ont rapidement pensé qu’il avait fui en Belgique. Le parquet de Mons a confirmé vendredi soir dans un communiqué que le suspect était en fuite en Belgique « depuis plusieurs semaines ». L’interpellation vendredi a été réalisée par la police judiciaire fédérale de Mons-Tournai, avec l’aide du SRPJ (Service régional de police judiciaire) de Lille.
Hassan Iquioussen a été présenté au juge d’instruction qui l’a placé en détention. L’enquête se poursuit entre le juge d’instruction et l’Hexagone. La procédure de remise à la France de l’imam pourrait prendre plusieurs semaines si l’intéressé s’y oppose.
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Un délit
L’arrêté d’expulsion lui reprochait « un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraires aux valeurs de la République ».
« Je me réjouis que M. Iquioussen ait été interpellé aujourd’hui par les services belges, que je remercie très sincèrement », a réagi M. Darmanin, en marge de son déplacement à Cayenne en Guyane pour participer aux Assises de la sécurité. « Se soustraire à une décision d’expulsion du territoire national est un délit que le Code pénal condamne », a-t-il ajouté.
Entre querelles juridiques et batailles médiatiques, les débats autour de l’imam ont nourri l’actualité française du mois d’août, à partir de l’annonce de son expulsion vers le Maroc.
Né en France mais de nationalité marocaine, Hassan Iquioussen était fiché S (pour sûreté de l’Etat) par le service de renseignement français (DGSI). Il avait été éclaboussé par une première polémique en 2004, épinglé pour des propos jugés antisémites dans un discours sur la Palestine. L’intéressé avait reconnu par la suite « des propos déplacés » et présenté ses excuses.
Le comité de soutien de M. Iquioussen a de son côté précisé que ses conseils étaient « mobilisés afin d’obtenir sa libération », dans un communiqué publié sur sa page Facebook vendredi soir, en même temps qu’une vidéo du prédicateur tournée avant son arrestation, où il dit avoir « confiance en la justice ».
L’homme né en France et de nationalité marocaine a martelé qu’il était « Français (…) dans (sa) tête » et qu’il est parti à l’étranger car on lui « a demandé de quitter (son) pays ».
Introuvable depuis le feu vert du Conseil d’Etat français à son expulsion, fin août, le prédicateur a ensuite fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen délivré par un juge d’instruction de Valenciennes (nord), pour « soustraction à l’exécution d’une décision d’éloignement ».
L’imam est depuis au cœur d’un imbroglio juridique.
Son avocate, Me Lucie Simon, conteste en particulier la validité du mandat d’arrêt le visant, estimant qu’il se fonde « sur une infraction » qui n’est, selon elle, « pas constituée ». « Pourquoi le rechercher ? Pourquoi vouloir le faire revenir ? », s’était-elle interrogée début septembre.
Sa chaîne YouTube, où il délivre cours et sermons sur l’islam dans la vie quotidienne (pauvreté, violence, épanouissement dans le couple…), compte 178.000 abonnés.