Radars-tronçons: bientôt plus aucune marge de tolérance
D’ici l’été, les contrôles de vitesse sur les autoroutes au moyen de radars-tronçons devraient être actifs en permanence, sans plus aucune marge de tolérance, a annoncé dimanche par voie de communiqué le ministre fédéral de la Justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD), après un projet-pilote concluant mené sur sept autoroutes.
En raison d’une capacité de traitement limitée, des marges de tolérance sont appliquées en Wallonie et à Bruxelles, tandis que des quotas sont mis en place en Flandre pour les contrôles de vitesse. La marge de tolérance introduit un seuil de vitesse supplémentaire pour l’établissement d’un procès-verbal. Ce seuil est donc plus élevé que la vitesse légalement autorisée. Quant aux radars-tronçons, ils ne sont pour le moment actifs qu’à certaines heures.
En octobre, un projet-pilote a été lancé sur sept autoroutes dans le cadre duquel ces marges et quotas ont été complètement supprimés, tout en maintenant la correction technique. Pour une vitesse de moins de 100 km/h, la tolérance a été fixée à 6 km/h. Dans le cas où elle dépasse les 100 km/h, la tolérance correspond à 6% de la vitesse à laquelle l’automobiliste roule. En d’autres termes, si un conducteur roule à 121 km/h sur l’autoroute, il ne sera pas flashé.
Sur cinq autoroutes de la Région wallonne, les conducteurs étaient flashés à une vitesse réelle de 129 km/h au lieu de 141 km/h. Sur deux autoroutes flamandes, les radars-tronçons étaient actifs en permanence et non plus seulement deux semaines par mois.
Si l’on observe l’augmentation du nombre d’infractions enregistrées, on constate, logiquement, que la suppression du quota double les chances d’être pris. Sur les autoroutes wallonnes, la suppression des marges de tolérance entraîne cinq fois plus de PV pour excès de vitesse. Au total, près de 30.000 amendes supplémentaires ont été infligées au cours du projet pilote.
Cette augmentation est temporaire, ponctue le ministre Van Quickenborne. « Nous savons, grâce à l’expérience acquise à d’autres endroits, qu’en moins d’un an, le nombre d’infractions constatées retombe au niveau antérieur, car les gens adaptent leur comportement au volant et modèrent leur vitesse ».
Là où les marges de tolérance ont été supprimées, la vitesse moyenne corrigée est passée de 130 à 120 km/h. Ce qui, comme l’attestent plusieurs études menées par l’institut Vias, est un grand pas en avant pour la sécurité routière. Le risque d’accidents mortels serait en effet réduit de plus de 30%.
La police et le parquet vont recevoir des moyens supplémentaires afin d’être en mesure de traiter l’ensemble des infractions. Dans les centres régionaux de traitement (CRT) de la police fédérale, qui sont chargés de rédiger les PV, 58 personnes supplémentaires ont été mises à disposition cette année, selon le ministre. Les parquets et les tribunaux de police vont également recevoir du renfort.
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L’année dernière, 484 personnes ont perdu la vie sur les routes belges et quelque 40.000 personnes ont été blessées. En 2019, avant que la crise sanitaire ait un impact sur la circulation, on comptait 644 personnes tuées sur la route, ce qui est bien plus élevé que dans de nombreux autres pays européens.
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