Qui est Bart De Pauw, la star déchue de la VRT, accusé de comportements déplacés ?
Choc en Flandre: Bart De Pauw, l’un de ses présentateurs et acteurs vedettes, vient d’être viré sans ménagement après que des plaintes ont été déposées contre lui pour des comportements présumés déplacés. Il a pris la peine d’indiquer, en personne, dans un message vidéo, que ce n’était pas une blague. Retour sur une affaire qui risque de chambouler le paysage médiatique néerlandophone.
La nouvelle fait la une de toute la presse et radio de l’autre côté de la frontière linguistique. Elle n’aura cependant pas vraiment surpris les médias puisque, depuis quelques jours déjà, les couloirs des rédactions bruissaient des témoignages d’actrices et de collaboratrices qui racontaient les avances et le comportement plus que limite de De Pauw, raconte le Knack. Il n’empêche que cela a fait l’effet d’une bombe.
Une véritable star en Flandre
Si la nouvelle secoue tellement la Flandre, c’est aussi parce que Bar De Pauw est un véritable « BV » (Bekende Vlaming) qui occupe depuis trente ans l’avant-scène du paysage médiatique en tant que présentateur, acteur, réalisateur et humoriste. Bart De Pauw s’est fait connaître notamment pour les programmes TV comme De Mol (La taupe) (l’une des programmes cultes de la télé flamande) ou encore la série Het geslacht De Pauw. Il présentait aussi jusqu’à hier « Twee tot de zesde macht », le quiz du dimanche soir. C’est aussi le grand rendez-vous cathodique en Flandre puisque dimanche dernier celui-ci a encore été suivi par 1.192.511 spectateurs. La VRT a, depuis, décidé de ne plus diffuser l’émission.
Une explication par vidéo
« La direction de la VRT m’a informé qu’elle arrêtait immédiatement sa collaboration avec moi », explique M. De Pauw dans sa vidéo. « L’unique raison qu’elle me donne est qu’une série de comportements déplacés ont été rapportés anonymement à mon encontre via le hashtag Me Too. Des informations anonymes sur mon comportement, sur la manière dont je me comporte avec mes collaborateurs. La personne de confiance de la VRT a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’agressions physiques, mais principalement de SMS au ton flirtant. Il a aussi été fait rapport de harcèlement », ajoute-t-il dans un message vidéo diffusé jeudi. « Je ne sais pas de qui il s’agit et ne peux donc pas vérifier si ces plaintes sont fondées et je n’ai pas eu la possibilité de me défendre. D’ailleurs ça n’aurait rien changé puisque la VRT m’a stipulé qu’il ne s’agit pas ici de culpabilité, mais que la controverse suffisait pour mettre fin à une collaboration de plus de trente ans. »
De Pauw reconnaît qu’il est parfois agité et qu’il lui arrive de se comporter de manière flirtante, mais il jure que « son intention n’a jamais été de blesser qui que ce soit. » Et que, si c’était le cas, il voudrait « s’excuser très fort pour cela. » Il espère aussi que « ses collègues pourront témoigner que collaborer avec lui a toujours été agréable et professionnel. »
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La VRT a reçu plusieurs plaintes
« Après diverses plaintes concernant un comportement dans le service public, mais aussi dans d’autres médias outrepassant les limites, nous pensons qu’il n’y a plus assez de confiance pour continuer notre collaboration », dit Bob Vermeir, manager communication à la VRT. « La VRT ne tolère aucun comportement de ce genre à quelques niveaux hiérarchiques que ce soit. Pas plus dans les productions externes qui sont liées à la VRT. » Il précise encore qu’une « telle décision n’a pas été prise à la légère. »
Si la VRT ne veut pas dire de combien de plaintes il s’agit, elle stipule néanmoins qu’il y a plusieurs et divers témoignages. « Nous savons que de nombreuses rumeurs circulaient dans le milieu, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Nous nous basons uniquement sur les plaintes qui ont été déposées auprès de notre conseiller en prévention. » dit-on encore à la VRT
Selon les sources du Het Nieuwsblad, il s’agirait de harcèlement et de SMS très explicites et d’ordre sexuel qui ne cessaient pas après que la victime ait clairement fait savoir qu’elle n’était pas intéressée. De Pauw aurait envoyé de tels SMS à des femmes avec qui il collaborait sur des productions dont il avait la charge. Les faits dont on l’accuse auraient eu lieu sur les dix dernières années. De Pauw aurait aussi rendu des visites impromptues au domicile de ces femmes selon le journal. Elles se sentaient manipulées et traquées par De Pauw.
Au quotidien De Morgen, plusieurs témoignages ont également été diffusés, sans pour autant atteindre le niveau d’accusation d’un Weinstein puisqu’on ne parle pas ici de viol ou d’attouchement, mais d’intimidation sexuelle. Selon une actrice, citée par le journal, chaque jeune actrice aurait eu affaire à lui ou tout du moins à ses SMS.
Soutien de ses collaboratrices
Les collaboratrices de « Koeken Troef! », sa maison de production, lui apporte par contre leur soutien: « Il nous est particulièrement pénible de voir notre patron, mais surtout ami, ainsi cloué au pilori. Si Bart doit être la tête de Turc pour éradiquer ce genre de comportement de la surface de la Terre, so be it, mais ne faisons pas des Weinstein de ceux qui n’en sont pas. »
Le personnel de « Koeken Troef! » aurait été prévenu dès la semaine dernière par De Pauw et sa femme, codirectrice de la boîte, que des plaintes anonymes avaient été déposées auprès de la VRT et que la chaîne publique envisageait de le virer. Un journaliste aurait aussi appelé des collaboratrices pour le demander si De Pauw les avait déjà importunés. Celles-ci seraient tombées des nues arguant que leur patron « n’était pas comme ça. »
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