» Que le PTB assume son identité léniniste ! «
Jean-Claude Marcourt décèle « une part d’injustice » dans la défaite d’Ecolo. Pour lui, la percée du PTB n’est pas le fruit d’un vote d’adhésion. « La population wallonne n’est pas devenue communiste », affirme-t-il. Le ministre PS relativise aussi l’ampleur du raz-de-marée nationaliste. « La N-VA doit son succès au fait qu’elle a pris des voix à l’extrême droite. Cela traduit bien ce qu’est ce parti. »
A Liège aussi, un bug informatique a sérieusement compliqué la diffusion des résultats électoraux. Tête de liste PS pour les élections régionales, Jean-Claude Marcourt a dû attendre jusqu’à ce lundi en début d’après-midi pour en savoir davantage sur son sort. Un suspense insoutenable, à la mesure de l’enjeu, pour l’ancien chef de cabinet de Laurette Onkelinx et d’Elio Di Rupo. Ministre depuis 2004, il vivait hier sa quatrième soirée électorale seulement, après avoir été candidat aux communales de 2006 et 2012, ainsi qu’aux européennes de 2009.
Verdict ? Selon des estimations encore provisoires, Jean-Claude Marcourt dépasserait largement le seuil des 30 000 voix de préférence. Il décrocherait de la sorte le deuxième score personnel de tous les candidats au Parlement wallon, tous partis confondus. Un matelas suffisant pour lui assurer, bientôt, le poste de ministre-président wallon ? Au Vif/L’Express, il livre ses commentaires sur l’issue du triple scrutin du 25 mai.
Le Vif/L’Express : Le PS reste, de façon nette, le premier parti en Wallonie et à Bruxelles. Il perd un siège à la Chambre, mais en gagne un au Parlement wallon. Et cela après vingt-cinq ans au pouvoir… Vous vous attendiez à ce que la percée du PTB nuise davantage à Ecolo qu’à votre propre parti ?
Jean-Claude Marcourt : Le PS a beaucoup mieux résisté qu’on ne le pensait. Personnellement, je ne m’attendais pas à ce qu’Ecolo perde autant. Il y a une part d’injustice dans cette défaite d’Ecolo… Le PTB se trompe en disant qu’il a bénéficié d’un vote d’adhésion. La population wallonne n’est pas devenue communiste. Le PTB, c’est un parti communiste qui n’ose pas revendiquer son nom… Pour montrer sa supposée ouverture, il s’est renommé PTB-Go, avec un « Go » qui sonne très anglo-saxon, ce qui est aux antipodes de la culture communiste. C’est très paradoxal… En réalité, Raoul Hedebouw est un léniniste. Qu’il assume une fois pour toutes qu’il est léniniste ! Ce serait mieux pour tout le monde.
La N-VA a séduit un électeur flamand sur trois. Pour la Belgique, il y a péril en la demeure ?
Je suis prudent. Mais on constate que, pris dans sa globalité, l’électorat nationaliste n’a pas progressé hier. La N-VA n’a pas mordu sur l’électorat du CD&V, de l’Open VLD et du SP.A, les trois partis flamands qui ont eu le courage de prendre leurs responsabilités. Son succès, elle le doit uniquement au fait qu’elle a repris les voix de l’extrême droite. Cela traduit bien ce qu’est la N-VA.
A Bruxelles comme en Wallonie, le dépouillement des votes a été perturbée par un bug informatique. Un simple coup du sort ou un grave problème démocratique ?
Quand il y a un bug informatique, on est furieux. C’est un scandale, ce qui s’est passé hier soir. Ceux qui pensent encore que le vote électronique est démocratique se trompent. Les informaticiens viennent de montrer leurs limites.
Cela signifie-t-il que vous plaidez pour l’abandon du vote électronique ?
Dorénavant, une suspicion persistera toujours par rapport au vote électronique. Pour ma part, j’ai toujours été réticent vis-à-vis de ce système… Il y a une incapacité à valider le processus, cela ne va pas.
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