Qualifiée de « structure mafieuse », Publifin porte plainte pour calomnie contre François Gemenne
Le holding financier public liégeois Publifin, au coeur d’un scandale pour la manière dont certains élus locaux y ont été rémunérés dans des organes consultatifs, a confirmé mercredi qu’il portait plainte pour calomnie contre François Gemenne, chercheur en sciences politiques à l’ULg, qui avait qualifié sur la RTBF la structure Publifin-Nethys de « mafieuse ».
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« Il est injurieux et diffamatoire de qualifier comme telle une société qui fonctionne selon des règles bien définies, qui est contrôlée et auditée, et qui répond à tous les prescrits légaux », a affirmé Publifin dans un communiqué.
« C’est un système de nature mafieuse car il fait la loi lui-même, il distribue de l’argent à tout le monde pour que personne ne pose de questions », avait pour sa part lancé M. Gemenne dans le JT de la RTBF mercredi midi.
Pour Publifin, François Gemenne « s’abrite derrière son titre académique pour poser des jugements non fondés et mettre en avant des faits inexacts. » « La restructuration intra-groupe intervenue ces dernières années l’a été dans la plus grande transparence et dans le respect de toutes les dispositions légales: information de ministres du gouvernement wallon, information aux forces vives politiques représentant les associés de l’intercommunale (tous partis confondus), décisions des instances de gestion de Publifin, établissement des rapports de gestion par le conseil d’administration, information des associés publics de l’intercommunale au travers des rapports de gestion soumis à l’approbation des conseils provincial et communaux, etc ».
Publifin s’en prend aussi à la crédibilité de l’académique, en soulignant que M. Gemenne est un « ancien membre de cabinet ministériel Ecolo (de l’ex-ministre José Daras, en l’occurrence) et un militant actif au sein de ce parti. » Une première analyse menée par l’administration wallonne à la demande du ministre des Pouvoirs locaux Paul Furlan n’a pas permis de faire la clarté sur la légalité des rémunérations octroyées dans le cadre des comités de secteur de Publifin, selon que l’on envisage la lettre ou l’esprit de la législation. Mais, conclut l’administration, « ces pratiques apparaissent contestables sur le plan éthique ». Une information judiciaire a été ouverte par le ministère public.