Publifin: quel rôle a joué le secrétaire des comités de secteur?
Le secrétaire des comités de secteur de Publifin René Duria a limité son rôle, lundi devant la commission d’enquête du parlement wallon, à celui d’exécutant, renvoyant la responsabilité des dysfonctionnements aux membres de ces comités, et à leurs présidents en particulier. Il a toutefois fourni plusieurs détails sur le CA du 21 juin 2013 qui a créé les nouveaux comités de secteur.
« Ce sont les présidents des comités de secteur qui ont la main pour réunir les membres et faire fonctionner l’organe de la manière la plus optimale », a affirmé M. Duria. Il estime toutefois que l’initiative des sujets à débattre en comité de secteur est souvent venue du management, potentiellement complétée par les membres ou présidents des comités.
Si la fréquence minimale de quatre réunions par an n’a pas été respectée, le secrétariat n’avait pas de pouvoir coercitif sur ce point, pas plus que sur la présence ou l’assiduité des membres. Ni le secrétaire ni le management n’étaient habilités à contrôler les organes de la société, a souligné l’employé à plusieurs reprises, suscitant l’irritation de certains députés estimant que le management aurait dû donner l’alerte.
M. Duria s’est dit surpris d’avoir entendu le président du comité de secteur Énergie, Claude Emonts, révéler à la commission que deux membres des comités de secteur s’étaient étonnés auprès de lui de la rare fréquence des réunions, car cette alerte ne lui a pas été transmise. Mais les p-v des séances avertissaient bien du faible degré d’assiduité des membres. Le secrétaire général de Nethys Gil Simon était en copie, et certains membres de comités étaient aussi membres du CA, ce qui aurait dû alerter cet organe.
« J’ai fait une démarche à titre personnel envers une personne, qui a permis de ramener un membre des comités de secteur qui ne venait que très peu », a dit M. Duria. Il confirme de la sorte une démarche que Dominique Drion (CDH) a faite à l’égard de ce membre.
Le secrétaire réfute que les p-v des séances ne rendaient pas suffisamment compte de la dynamique des débats, comme l’avait affirmé plus tôt dans la journée la présidente du comité de secteur Télécoms Catherine Megali. « S’ils n’étaient pas exhaustifs ni révélateurs des échanges, il était possible de les amender ».
Les députés n’ont pas obtenu de réponse précise pour déterminer pourquoi les rémunérations des comités de secteur n’ont pas été approuvées en assemblée générale le 21 juin 2013, comme l’article 35 des statuts de l’intercommunale le prévoit. Mais ils ont eu confirmation que le conseil d’administration qui a suivi l’AG ne reposait pas sur des documents annexes très fournis. C’est que le secrétariat « ne disposait pas de tous les éléments pour préparer un projet de délibération », a expliqué M. Duria. C’est ainsi que l’identité des membres des comités de secteur a été annoncée lors de cette réunion par le président André Gilles, fruit d’accords politiques conclus par ailleurs, et sans recours aux services administratifs. Ce qui a conforté certains députés dans l’idée que le tout avait été emballé rapidement lors du CA, sans que tous les administrateurs aient eu bien conscience de la portée de toutes les décisions adoptées. « S’il y avait eu une demande de clarification, pas de doute que cela aurait été retranscrit au p-v », a relevé le secrétaire.
Ce dernier a souligné le caractère extraordinaire de la démarche initiée par Cédric Halin, échevin CDH d’Olne qui a utilisé son pouvoir de contrôle pour démasquer le scandale des rémunérations de mandataires dans les comités de secteur. « Je n’avais jamais vu ça en dix ans ». Il a réfuté que le groupe ait retenu de l’information à son égard.
Le secrétaire n’a pas pu répondre à plusieurs questions de nature juridique. Son audition s’est terminée peu avant une heure du matin. Jeudi, la commission d’enquête tiendra une nouvelle séance qui s’annonce longue. Elle débutera à 8h30 avec sept témoins attendus, dont la directrice générale de Publifin, Bénédicte Bayer.