Publifin: Demeyer reconnaît une négligence mais pointe les présidents des comités de secteur
Le bourgmestre de Liège et ex-président de la fédération provinciale du PS liégeois Willy Demeyer (PS) a reconnu vendredi, devant la commission d’enquête Publifin du parlement wallon, qu’il aurait dû, avec ses homologues d’autres partis, davantage réguler les comités de secteur de Publifin, mais il attribue la responsabilité principale de leurs dysfonctionnements aux présidents de ces organes.
« Oui, nous (les présidents des fédérations provinciales des partis) aurions dû, comme responsables politiques, modéliser davantage les comités de secteur. Je savais que les émoluments étaient fixes, et non négligeables. Au vu de ce qui s’est passé, il aurait fallu un paiement au jeton, et un nombre de réunions plus contraignant » que le minimum de quatre par an qui a été fixé, a reconnu M. Demeyer.
Mais « étions-nous ceux qui devions le faire », a-t-il demandé aux députés. Il renvoie aux organes de gestion de l’intercommunale, et en particulier aux présidents des comités de secteur. « Est-ce à nous de nous immiscer dans la gestion d’une société », a-t-il ajouté à propos de l’intercommunale liégeoise, après avoir détaillé la manière dont les partis politiques se répartissent les mandats dans ce type d’organe.
« Un administrateur, représentant d’une commune, a une part de responsabilité dans la manière d’exercer le mandat. J’ignorais que (les comités de secteur) ne se réunissaient pas suffisamment. Pour moi, avec des rémunérations de cette nature, on se réunit au moins une fois par mois ».
Willy Demeyer a répété les motifs déjà avancés pour justifier l’intérêt des comités de secteur et la raison pour laquelle des rémunérations fixes ont été choisies, au regard de la disparition des bureaux exécutifs des intercommunales fusionnées et de la réduction du nombre de mandats générée par les fusions.
« Je comprends l’émoi de la population quant à l’insuffisance des prestations fournies par rapport aux rémunérations. Tout travail mérite salaire, mais tout salaire mérite travail », a-t-il lancé, répétant son regret de n’avoir pas régulé davantage les comités de secteur.
Concernant les rémunérations du haut management de Nethys, Willy Demeyer avait déjà plaidé pour la revoir à 290.000 euros par an. Il a renvoyé au gouvernement wallon et à la commission parlementaire la responsabilité de déterminer le cadre futur (dont les rémunérations) des dirigeants d’instances comme le groupe Publifin-Nethys, non sans souligner la particularité de secteurs hautement concurrentiels.
Mais il refuse de demander une mise à l’écart du CEO de Nethys Stéphane Moreau. « Sur ses capacités de gestionnaire, il a des talents. L’image ? Vous allez y veiller. Va-t-elle jusqu’à l’individu ? Je ne demande pas à M. Moreau de faire un pas de côté, mais que l’ensemble des conditions de fonctionnement soient précisées. »
Quant à la structure du groupe Publifin-Nethys et la descente des actifs opérationnels dans les filiales privées, vidant l’intercommunale de sa substance, « j’ai marqué mon accord sur ces options à chaque fois qu’on me l’a demandé. » Il assume aussi d’avoir adhéré à la diversification des activités du groupe. « J’ai eu des contacts à ces sujets au moins avec le cdH et le MR ».
Willy Demeyer est le premier des présidents de fédérations de partis (PS, MR, cdH, Ecolo) entendus vendredi en commission d’enquête, qui bouclera sa première série d’auditions en entendant une nouvelle fois, en fin de journée, l’ex-président de Publifin et Nethys André Gilles.
Interrogé sur la nomination fin mars de M. Gilles à la présidence du comité exécutif et stratégique de Nethys, Willy Demeyer a reconnu qu’il en avait été mis au courant peu auparavant. Il y voit une mesure « provisoire » dans l’intérêt de l’entreprise, dans l’attente des conclusions de l’audit du gouvernement wallon et des conclusions de la commission d’enquête.
Fragilisé par le scandale, le bourgmestre de Liège, qui s’apprête à quitter la présidence de la fédération PS de l’arrondissement de Liège et son mandat de député fédéral, dit attendre que le travail du gouvernement wallon et de la commission parlementaire donne ses résultats pour régler ces problèmes de gouvernance. « Publifin fait partie des potentialités » économiques et d’emploi pour le développement de Liège et de la Wallonie, a-t-il souligné.