PS et PTB à couteaux tirés au parlement wallon
Ces deux-là ne passeront pas Noël ensemble. Ni même la fête du 1er mai, dont l’échéance toute proche échauffe sans doute les esprits. Ce mercredi après-midi, en séance plénière du parlement wallon, on n’était pas loin de la guerre ouverte entre le PS et le PTB, tant les prises de bec entre les deux formations se sont multipliées en début de séance.
C’est Germain Mugemangango, le chef de groupe de l’extrême gauche, qui a ouvert les hostilités en demandant un débat d’actualité sur l’interdiction par le bourgmestre faisant fonction de Huy, Éric Dosogne (PS), du rassemblement du PTB pour le 1er mai dans sa commune.
Après quelques escarmouches, son micro a été coupé. « Ce n’est quand même pas normal que, dans ce parlement, quand on n’est pas d’accord avec un parlementaire, on puisse lui couper le micro », a-t-il ensuite déploré.
« Ce point n’a pas été inscrit et il n’y a pas eu d’accord en bureau élargi pour changer l’ordre du jour. Je suis le gardien du règlement », a sèchement répliqué le président de l’assemblée, le socialiste Jean-Claude Marcourt.
Le ton est encore monté, ensuite, quand la députée PTB Amandine Pavet a reproché à Elio Di Rupo de ne pas avoir défendu le plan de déconfinement du secteur culturel lors du dernier comité de concertation, « malgré les promesses faites auparavant ». « Ce double jeu est totalement inadmissible. Pourquoi avoir bloqué ce plan? Nous attendons une réponse non pas sur les chiffres de l’épidémie que l’on connaît mais sur les choix politiques qui ont été faits pendant ce codeco », a-t-elle déclaré.
« Je ne suis pas habitué à être agressé. J’ai du respect pour les parlementaires, mais je voudrais que les parlementaires aient du respect pour les ministres », lui a vivement répondu le ministre-président Elio Di Rupo. « Votre manière de vous exprimer est injustifiée et injustifiable dans une enceinte comme celle-ci. Nous sommes dans une situation sanitaire extrêmement grave. Votre propos est d’une irresponsabilité incroyable », s’est-il emporté.
« Ce qui est irrespectueux, ce n’est pas les questions que je pose mais les promesses qui sont faites et qui ne sont pas tenues; ce qui est irrespectueux, c’est que le gouvernement wallon pense que les travailleurs de la culture peuvent se nourrir de promesses, ce qui n’est pas le cas », a répliqué l’élue PTB, poussant le ministre-président hors de ses gonds.
« Doit-on supporter des mensonges de cette nature? Il y a un minimum de tenue à avoir dans un parlement où l’on n’assène pas des mensonges. C’est la dignité que vous altérez et ce n’est pas acceptable en démocratie », a-t-il asséné. « Je le répéterai jusqu’à la fin de la législature: quand on vous a donné la possibilité d’assumer des responsabilités, vous avez fui. Vous trompez tout le monde, dont les travailleurs de la culture », a conclu Elio Di Rupo.