PS et MR rejettent toute communautarisation du déconfinement
L’éventualité soulevée dimanche par le ministre-président flamand Jan jambon (N-VA) d’assouplir plus rapidement les mesures corona en Flandre où le taux de vaccination est supérieur à celui des deux autres régions a été rejetée lundi matin par les deux plus grands partis francophones.
Sur la VRT dimanche, M. Jambon a laissé entendre que les politiques devront se pencher à un moment donné sur la différence de couverture vaccinale entre la Flandre d’une part et la Wallonie et Bruxelles d’autre part, singulièrement lorsqu’il s’agira de décider d’un nouvel assouplissement. « Si cet écart s’agrandit, cela deviendra un élément au moment où nous devrons prendre des décisions. »
L’idée d’assoupissements plus prononcés dans certaines régions du pays apparaît aussi en creux dans une interview du ministre flamand de la Santé Wouter Beke (CD&V). Dans le Standaard de ce week-end, ce dernier dit comprendre que la situation soit plus compliquée pour les francophones sur qui plane l’ombre des campagnes anti-vax françaises. « Mais les Flamands ne doivent pas en être les victimes. Nous avons fait nos devoirs et nous méritons quelque chose en retour », ajoute-t-il.
« Ce n’est pas le bon angle », a répliqué le ministre wallon des Pouvoirs locaux Christophe Collignon (PS), interrogé sur Bel-RTL. La Belgique est en guerre contre le virus, pas dans une guerre des chiffres, a-t-il dit. Le ministre souligne aussi la petitesse du territoire belge et la fréquence des échanges.
Face aux déclarations « matamoresques » de Jan Jambon, M. Collignon affirme que « la Wallonie est première concernant le taux de la 2e dose ». Il rappelle qu’il y a peu de temps encore, « la Flandre ne voulait pas de certains reconfinements, mais finalement les chiffres de la pandémie l’ont rattrapée ».
Pour le président du MR Georges-Louis Bouchez, interrogé sur LN24, « communautariser la crise sanitaire est assez lamentable ». « Notre pays est tellement petit, il y a une telle densité de population » qu’il faut essayer de garder les mêmes règles sur l’ensemble du territoire. Édicter des règles différentes comme ça a été le cas pour le couvre-feu ne peut que « déboussoler nos concitoyens » et susciter la moquerie envers le politique.
Le réformateur considère que s’il devait y avoir des règles différentes, ce serait plutôt à l’échelle d’une ville ou d’une zone ciblée, mais pas par région. Il relativise aussi l’importance de l’écart de vaccination entre le nord et le sud du pays. « En fait, c’est la course des escargots, mais on ne peut pas dire que les différences vont du simple au double. »
M. Bouchez ne nie pas l’existence de difficultés concernant l’adhésion à la vaccination. « Il faut analyser cela groupe par groupe, cibler les publics où c’est plus compliqué et faire de la pédagogie et de l’éducation », préconise-t-il.
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