Protection des données : « Frank Robben doit faire un pas de côté »
Le Parlement fédéral doit agir pour mettre fin à l’incompatibilité dans le chef de Frank Robben, le patron de la Banque carrefour de la Sécurité sociale qui est également membre du centre de connaissances (conseiller) de l’Autorité de protection des données (APD), a insisté mardi le secrétaire d’État à la Protection de la Vie privée, Mathieu Michel.
Frank Robben, l’une des personnalités qui valent à la Belgique une procédure d’infraction de la part de la Commission européenne pour manquements au Règlement général sur la protection des données (RGPD), « est aujourd’hui dans une situation d’incompatibilité, il doit faire un pas de côté », a confirmé M. Michel (MR), interrogé sur Bel-RTL.
« Le Parlement, qui l’a mis dans cette fonction en 2018, doit agir, il prend d’ailleurs des dispositions très concrètes pour mettre fin à cette incompatibilité », a-t-il affirmé, alors qu’un accord politique est toujours en discussion à la Chambre. L’un des enjeux est de garantir l’indépendance de l’APD vis-à-vis des pouvoirs publics.
Interrogé sur le faible niveau de protection des données sur une plate-forme comme TikTok, le secrétaire d’État a rappelé les condamnations dont cette dernière a fait l’objet en Italie et aux Pays-Bas. « Avec (la secrétaire d’État à la Protection des consommateurs) Eva De Bleeker, on a demandé que l’APD puisse se saisir de l’ensemble des conditions de respect de la vie privée sur TikTok. Des actions belges peuvent s’ajouter aux actions européennes ».
M. Michel a par ailleurs confirmé son opposition à une disposition d’un avant-projet de loi du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne qui reviendrait à fragiliser le chiffrement bout à bout des messages pour permettre aux forces de l’ordre d’écouter, sur ordre de la Justice, les conversations de certains utilisateurs.
« Je suis d’accord avec Vincent Van Quickenborne pour dire que l’on doit avoir des outils efficaces d’enquête et d’écoute, on l’a encore vu hier » avec la vaste opération antidrogue menée en province de Liège, a indiqué Mathieu Michel. « Mais je ne suis pas d’accord de diminuer le niveau de sécurité et de confidentialité des messages de tous les Belges pour, de temps en temps, réaliser des enquêtes. C’est comme si, parce que la police et la justice font des perquisitions de temps en temps, tout le monde devait laisser sa porte arrière ouverte ».
Pour le secrétaire d’État, « nous avons aujourd’hui des moyens technologiques pour accéder à des écoutes autrement qu’en dégradant le niveau de sécurité de tous les Belges ».