Prolongation du nucléaire : De Croo appelle à prendre ses responsabilités « historiques »
Le Premier ministre Alexander De Croo a appelé jeudi chacun à prendre « ses responsabilités historiques » dans le dossier de la prolongation de deux réacteurs nucléaire. Il n’a toutefois pas fait de commentaire sur les discussions en cours avec Engie qu’il veut mener dans la « discrétion ».
Dans un courrier révélé jeudi, la CEO du groupe français a énuméré ses demandes, en particulier de partager le risque lié au démantèlement des cinq réacteurs les plus anciens après 2025 et de devenir co-opérateur des réacteurs prolongés. Elle confirme de la sorte des informations qui circulaient depuis deux semaines. « Des négociations comme celles-là, il faut les mener avec sang froid et dans le respect des responsabilités de chacun, y compris les responsabilités historiques. Il faut le faire d’une manière retenue et avec une certaine discrétion », a-t-il expliqué à la tribune de la Chambre. « Notre volonté est de trouver un accord. Pour nous, il y a une seule priorité, ce sont les intérêts de la Belgique et de ses citoyens », a-t-il ajouté.
L’appel aux responsabilités visait notamment les partis qui se trouvaient au gouvernement sous la législature précédente, dont la N-VA aujourd’hui dans l’opposition et très critique sur la façon dont le dossier est géré. En 2003, le gouvernement Verhofstadt a décidé d’arrêter le nucléaire en 2025 et le gouvernement Michel a confirmé ce choix en 2015. « J’ai l’impression que vous êtes frappé d’amnésie », a lancé M. De Croo. Le coût du démantèlement du nucléaire est estimé à 41 milliards d’euros. Il est en principe à charge de l’exploitant, Engie-Electrabel, qui a constitué des provisions. « Votre gouvernement n’a pas signé pour prendre en charge une facture de 41 milliards d’euros (…) Il est hors de question que le contribuable belge paie pour la facture des déchets nucléaires », a rappelé Samuel Cogolati (Ecolo-Groen).
L’issue des négociations demeure incertaine. Marie-Christine Marghem (MR), ministre de l’Énergie sous la législature précédente, estime que la prolongation des deux réacteurs les plus récents, décidée par le gouvernement actuel, constitue une « obligation de résultat ».
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