Revenu de base pour les jeunes, salaire maximum et réseau unique à l’école: vielles idées et nouveautés du programme 2024 du PS
Le Parti socialiste a adopté son programme pour les élections de 2024. Le PS veut notamment un revenu de base pour les jeunes, un plafonnement des salaires à 15 fois le salaire médian, et un réseau unique d’enseignement.
Le PTB, dimanche 10 mars, à Bruxelles, a été le dernier parti francophone à tenir son congrès programmatique en vue des élections régionales, fédérales et européennes du 9 juin prochain. Toutes les formations du pays ont donc adopté, souvent après des mois de débats, leur programme pour le grand scrutin. Entre les propositions que les partis mettront en avant, celles sur lesquelles ils seront discrets, celles qu’ils ont abandonnées depuis les élections de 2019, et celles qu’ils viennent d’inventer pour les élections de 2024, le Vif a fait le tri dans les milliers de pages des programmes des partis.
Le programme du PS a été adopté en congrès à Flagey, à Ixelles, le 18 février. Celui de 2019 comptait 783 pages, son successeur a encore augmenté de volume: 1.220 pages au total. Et encore, le programme régional bruxellois, lui, n’a pas encore été adopté. Il n’y a donc dans ces 1.220 pages que des propositions concernant les niveaux fédéral, régional, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et européen. Ces propositions ne sont pas réparties par niveau de pouvoir, mais distribuées en 42 chapitres, de l’Emploi et la Formation, au chapitre 1, à la Fiscalité, au chapitre 42. Pour se convaincre que les temps ont changé, il suffit de constater que les 783 pages de 2019 comptaient pas moins de 160 occurrences de « MR-NVA » en 2019, tandis que les 1220 de 2024 n’en dénombrent plus que 74: oui, le PS est bien revenu au pouvoir.
Ca y était en 2019 mais ça n’est plus dans le programme du PS en 2024: la hausse des allocations
Le premier chapitre du programme socialiste de 2019 était consacré à la «protection sociale», et ce n’est plus le cas. Le premier point de ce premier chapitre marquait tant par sa concision que par son ciblage, «augmenter les allocations sociales». La revendication a, comme telle, disparu du catalogue PS, même si chômeurs, pensionnés et autres inactifs seront, promettent encore les socialistes, toujours au cœur de leurs préoccupations. Les «protections sociales» sont reléguées au quatrième chapitre, avec l’individualisation des droits et le « revenu de dignité » comme « propositions-phares », mais l’heure n’est plus aux augmentations linéaires et généralisées des allocations. Comme un signe qu’après les nombreuses revalorisations obtenues sous la Vivaldi, c’était à d’autres catégories modestes qu’il fallait prioritairement se consacrer.
C’est dans le programme du PS en 2024 mais ça n’y était pas en 2019: le revenu de base et le salaire maximum
Dans ce quatrième chapitre, une proposition nouvelle apparaît, qui illustre bien cette volonté de ciblage: l’idée d’un revenu de base pour les 18-25 ans a été introduite, et sera paraît-il réclamée. Ce revenu de base s’élèverait à 1.000 euros mensuels, et il devra aider le PS à parler aux jeunes, qu’ils soient aux études ou pas. Autre mesure introduite cette année, au très long (près de 80 pages) et inaugural chapitre «Emploi et formation», le salaire maximum, par lequel personne ne pourrait gagner plus de quinze fois le salaire médian national (soit 3.550 euros brut par mois).
Ca y est, et le PS va en parler énormément: la hausse des salaires
C’est qu’après avoir mis le paquet, sur les allocations, les socialistes, cette fois, veulent remettre la question des salaires au cœur de la campagne. C’est pourquoi la première ligne du premier chapitre du programme 2024 proclame une nécessité: «augmenter les salaires». La révision de la loi de 96, l’augmentation du salaire minimum et, bien sûr, la baisse de la fiscalité pour les bas salaires, étant les «propositions phares» qui seront à cet effet mises en avant.
Ca y est, mais le PS ne va pas en parler: le réseau unique d’enseignement
Dans son chapitre «laïcité», lui-même une nouveauté par rapport à 2019, le programme 2024 du PS s’engage à «mettre en place un réseau d’enseignement unique et public à terme». Que les «calotins» et ceux qu’effraie la perspective d’une nouvelle guerre scolaire se rassurent, c’est assez traditionnel pour être à chaque fois inscrit au programme du PS depuis le Pacte scolaire, mais c’est assez impopulaire pour être à chaque fois oublié une fois adopté.
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