Prisons : le nombre d’internés en hausse de 16% sur un an
La Belgique fait interner plus vite et de plus en plus, révèle une étude citée dans Le Soir. De 529 internés en 2018, il y avait 820 internés en novembre 2022 et 948 un an plus tard.
L’étude, initiée par l’ancienne présidente de la Chambre de protection sociale (CPS) de Mons, est cosignée par Olivia Nederlandt, professeure à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles, et huit avocats spécialisés en la matière.
Ils ont analysé les dossiers ouverts en 2019 et 2020 dans les trois CPS francophones (qui s’occupent de la mise en œuvre des décisions d’internement), soit 115 dossiers ayant mené à un internement à Liège, le même nombre à Mons et 107 à Bruxelles.
L »interné type » est un quadragénaire belge qui a au moins un antécédent judiciaire. Et ce n’est généralement pas un juge du fond qui décide de l’interner : près de deux tiers des décisions ont été prises par une juridiction d’instruction c’est-à-dire la chambre du conseil (55 %) ou la chambre des mises en accusation (12 %).
Les expertises psychiatriques posent de nombreuses questions. En raison du manque criant d’experts judiciaires psychiatres en Belgique, ils sont très peu à se partager ces tâches : dans les 329 dossiers qui mentionnent leur identité, les auteurs relèvent seulement dix experts principaux. Ces derniers rendant, selon les auteurs de l’étude, des expertises « de qualité inégale ».