Prison de Mons : un formateur donnait des cours sur le darknet
Un formateur indépendant a été interdit d’accès à la prison de Mons pour avoir donné une formation en informatique non appropriée aux détenus dans le cadre des « cours d’été ».
L’atelier, qui devait porter sur le thème du voyage, parlait du darknet, un réseau internet parallèle et anonyme. L’information a été révélée par le syndicat CGSP et confirmée par l’administration pénitentiaire.
Le formateur, qui travaillait pour l’Atelier d’éducation permanente pour personnes incarcérées (Adeppi), a été interdit de séjour dans l’établissement pénitentiaire montois en raison de son cours jugé inapproprié.
« Ce cours montrait clairement comment naviguer sur internet tout en restant intraçable », a indiqué Michel Strady, de la CGSP. « C’est un agent de la prison qui s’est rendu compte du contenu de la formation. L’atelier d’été a été immédiatement stoppé et les documents papier ont été retirés aux détenus. Nous trouvons ce problème d’autant plus incroyable que ce cours a été donné à des présumés terroristes. » Selon la CGSP, la formation aurait été donnée dans d’autres prisons.
Selon le SFP Justice, le formateur n’était pas fixe à la prison de Mons. « C’est un freelance travaillant pour l’oganisme d’éduction permanente Adeppi », a indiqué Kathleen Van De Vijver, porte-parole de l’administration pénitentiaire. « Adeppi organise des ateliers d’été de quatre jours dans les prisons. Le thème du 3 juillet à Mons était le voyage. Mais, le 4 juillet, la direction de la prison a été informée par un agent quant au thème réellement abordé la veille qui n’avait rien à voir avec le voyage mais bien avec le darknet. Il est clair que le formateur n’a pas travaillé dans la déontologie. Contact a été pris avec Adeppi et la Communauté française et les mesures ont tout de suite été mises en oeuvre. »
Le formateur a été interdit d’accès à la prison et suspendu jusqu’à nouvel ordre, tandis qu’un rapport a été transmit à la direction régionale, selon le SPF Justice. La formation, qui devait être donnée aux prisons de Leuze et de Tournai, a été suspendue. Une enquête est en cours pour comprendre pourquoi le thème du cours a changé.