Présidentielle: les Français de Belgique également appelés à voter ce dimanche
La majorité d’entre eux a quitté la France pour le travail. D’autres ont suivi les voies de l’amour – ou de la raison fiscale – jusqu’en Belgique. Ce dimanche 10 avril, comme leurs compatriotes, ils voteront au premier tour de l’élection présidentielle française avant de remettre le couvert deux semaines plus tard pour désigner celui ou celle qui présidera l’Hexagone durant les cinq prochaines années.
En Belgique, des bureaux de vote seront installés à Bruxelles (Heysel et au Consulat général basé à Saint-Josse), Waterloo, Charleroi, Mons, Tournai, Mouscron, Liège, Namur, Arlon, Anvers et Gand. Au total, 84 bureaux – dont 45 rien qu’au Heysel – dans 11 centres de vote accueilleront ces Français de Belgique souhaitant faire entendre leur voix.
« La Belgique est le 2e pays, après la Suisse, qui compte le plus de bureaux au niveau mondial », explique Bruno Jean-Etienne, le vice-président de l’ASBL Association des Français de l’Etranger (ADFE).
Avant de voter – en personne ou par procuration -, ces électeurs auront dû s’inscrire sur la liste électorale du consulat qui compte aujourd’hui un peu moins de 100.000 citoyens. « Par rapport à 2017, il y a environ 5.000 inscrits supplémentaires alors que le nombre de Français établis ici reste plutôt stable, voire en légère hausse. Les gens ont toujours tendance à mettre à jour ce genre de formalités juste avant les élections », poursuit-il.
Une fois sur cette liste électorale, les Français de Belgique peuvent recevoir les messages de campagne des différents candidats. Contrairement à 2017, quand le socialiste Benoît Hamon avait rempli la salle de la Madeleine à Bruxelles, aucun ténor n’a cette fois fait le déplacement en Belgique. Quelques seconds couteaux sont venus, accompagnés des représentants des Français de l’étranger. Pour le reste, c’est essentiellement par l’envoi de mail que les partis tentent de convaincre des électeurs plutôt favorables au président actuel.
« Globalement, les Français de l’étranger, et notamment ceux de Belgique, sont éloignés des extrêmes, même si ce vote a tendance à augmenter », notamment le long de la frontière. « Ils sont de tendance libérale, progressistes et surtout très pro-européens: certains travaillent à la Commission ou dans les institutions européennes et tous bénéficient de toute façon du droit européen dans leur vie de tous les jours. Cela joue évidemment en faveur d’Emmanuel Macron », analyse encore Bruno Jean-Etienne.
En 2017, les Français de Belgique étaient un peu plus de 46.500 à avoir déposé leur bulletin dans l’urne, soit un taux de participation de 56%, l’un des plus élevés pour les Français de l’étranger. Le candidat Macron était arrivé largement en tête du dépouillement, avec 35,5% des voix, devant François Fillon (22,5%), Jean-Luc Mélenchon (20,4%) et le socialiste Benoît Hamon (9,5%). Marine Le Pen n’était arrivée qu’en 5e position, avec 7,3% des voix.
Deux semaines plus tard, les Français de Belgique avaient à nouveau largement plébiscité le candidat de La République en Marche, lui accordant plus de 88,5% des suffrages face à la candidate d’extrême droite, alors qu’en France, Emmanuel Macron avait certes battu Marine Le Pen mais sur un score plus serré (66%-34%).
« Macron a toujours eu une politique très sociale-démocrate. Il place l’Europe, l’industriel, la relance avant la redistribution, ce qui n’est quand même pas le courant majoritaire à gauche » mais qui peut séduire les Français de l’étranger, qu’ils vivent en Belgique ou ailleurs, confirme de son côté Christophe Sente, du Centre d’étude de la vie politique de l’ULB.
Le président sortant fera-t-il aussi bien qu’il y a cinq ans auprès de ces électeurs particuliers, après un quinquennat marqué par la crise des gilets jaunes et celle du Covid mais aussi par la déliquescence des partis traditionnels, de gauche comme de droite?
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