Première polémique pour le nouveau gouvernement autour des propos de Jambon
Quelques déclarations ont émaillé ces deux derniers jours mais les plus remarquées ont été celles du vice-premier ministre N-VA, Jan Jambon, à propos de la collaboration pendant la IIe Guerre mondiale.
Le ministre nationaliste est revenu dans un entretien accordé à La Libre Belgique et à la Dernière Heure sur sa participation à une réunion de nostalgiques du Front de l’est il y a plus de dix ans. Il n’était pas encore député et cherchait à mobiliser les milieux nationalistes flamands contre les accords du Lambermont du gouvernement Verhosfstadt. Il parle de « fait divers » et qualifie la collaboration avec l’occupant allemand d' »erreur » mais juge toutefois qu’il faut prendre les choses avec du recul. « C’est plus facile à dire après. Les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons. Moi, je ne vivais pas à cette époque-là », a-t-il commenté.
Les propos ont suscité l’indignation de l’opposition francophone. En marge d’une conférence de presse, le président du cdH, Benoît Lutgen, a appelé le premier ministre Charles Michel à condamner ces déclarations. « Il n’y a eu aucune bonne raison de collaborer avec l’occupant allemand », a-t-il fait remarquer. Le PS et Ecolo lui ont emboîté le pas.
Le sujet a été largement relayé sur les médias sociaux et a même figuré sur les sites internet de journaux français.
Le premier ministre ne s’est pas exprimé sur le sujet. Il a indiqué qu’il avait eu un contact téléphonique avec l’intéressé.
Vers 17h, Jan Jambon, a envoyé un communiqué dans lequel il a exprimé son point de vue. »La collaboration a été une erreur. J’ai toujours été clair à ce sujet. A aucun moment je n’ai soutenu la collaboration de quelque manière que ce soit. On ne peut pas justifier la collaboration. Ce fut une erreur historique avec de lourdes conséquences », a-t-il déclaré.
Le vice-premier ministre a également exprimé ses regrets si des personnes ont pu être blessées par une « mauvaise compréhension » de ses propos et il a condamné l' »exploitation malhonnête » qu’en font certains, selon lui.
Ce n’est pas la première fois que le « Sint-Maartensfonds », une ancienne association de nostalgiques du front de l’est, fait parler de lui. En 2001, Johan Sauwens (Volksunie), avait également participé à l’une de ces réunions alors qu’il était ministre du gouvernement flamand. La pression médiatique et politique l’avait alors contraint à démissionner.