Pourquoi, au fond, les communes n’ont pas intérêt à créer beaucoup d’emplois sur leur territoire
D’autres indicateurs que le taux d’emploi, qui considèrent le domicile et pas le lieu de travail, sont plus pertinents pour estimer le dynamisme économique d’une commune. Ces indicateurs dessinent une autre carte de l’emploi en Belgique…
Le taux d’emploi, c’est un indicateur chiffré. La commune, c’est une institution que l’on dit proche des gens. Or, on dit souvent, lorsqu’on commente un indicateur économique, que derrière les chiffres il y a des gens.
Ici, c’est un peu l’inverse. Les gens se mettent parfois trop à l’aise derrière des chiffres. Il leur suffit d’en faire des fétiches politiques.
Ces temps-ci, en Belgique, le débat public s’est focalisé sur le taux d’emploi, qui rapporte le nombre d’actifs sur l’ensemble de la population active.
Le gouvernement fédéral, aiguillonné en cela par l’Union européenne, s’est donné pour objectif d’atteindre un taux de 80% en 2030, et on se bagarre beaucoup, parce que cet objectif est loin d’être atteint, d’une part, et que c’est surtout à cause de Bruxelles (68,2% au troisième trimestre 2023) et de la Wallonie (65,9%), où les taux sont plus bas qu’en Flandre (76,5%), d’autre part.
Cet indicateur a du sens pour comparer les performances économiques d’un pays par rapport à ses voisins, bien entendu.
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Il en perd déjà beaucoup lorsqu’il est utilisé pour jauger de la pertinence de politiques économiques régionales, et de la faculté de ministres éventuellement compétents de créer de l’emploi sur le territoire régional.
Ainsi, une grosse partie des jobs du taux d’emploi flamand sont exercés sur le sol bruxellois, mais personne, ni en Flandre ni à Bruxelles, ne pense à féliciter Bernard Clerfayt (DéFI), ministre régional bruxellois de l’Emploi, pour les bonnes fortunes du Nord.
Villa friendly vs business friendly
Mais la fétichisation du taux d’emploi dépasse un seuil dans l’absurdité politique lorsqu’elle anime les conseils provinciaux et communaux. Dimanche 7 janvier, aux vœux du MR, le secrétaire d’Etat fédéral Mathieu Michel, ancien président du collège provincial du Brabant wallon, fort attaché à ce niveau de pouvoir, s’est ainsi félicité, devant une foule réformatrice enthousiaste, qu’en «Brabant wallon, les recettes libérales fonctionnent».
Et à l’échelon communal, son président, Georges-Louis Bouchez, ne manque jamais de signaler que les grandes villes wallonnes, particulièrement hainuyères et particulièrement socialistes, affichent des taux d’emploi dramatiquement faibles, alors que des communes bleues de longue date montrent, elles, une bien moindre inactivité.
Dans l’arrondissement de Mons, Mons, PS depuis des décennies, en est à 51,6% de taux d’emploi tandis que la voisine Jurbise, MR depuis que le père de Jacqueline Galant est passé du PSC au PRL, affiche 60,8%. Dans celui de Charleroi, Charleroi, socialiste depuis la fusion des communes de 1976, est à 48,4% alors que la mitoyenne Montigny-le-Tilleul, libérale depuis la révolution belge de 1830, arbore 64%.
Dans celui de Liège, Liège est à 51,2% alors que la limitrophe Chaudfontaine s’enorgueillit de 63,9%. Et ainsi de suite.
Si bien qu’au vu de l’incontestable corrélation entre le taux d’emploi d’une population donnée et la couleur du parti dominant le conseil communal, les bleus se rengorgent d’une causalité.
Ils tirent de leurs succès électoraux locaux la conclusion d’une capacité à créer de l’emploi là où les municipalistes rouges, eux, ne fabriqueraient que de l’inactivité.
Le taux d’emploi est un fétiche amusant mais un bien mauvais indicateur de l’attractivité économique d’une commune.
C’est de bonne guerre.
Les chiffres existent, ils sont largement acceptés, pourquoi alors ne pas se servir de cet imparable fétiche? Parce qu’il y a un problème entre ce que ces chiffres disent et ce qu’on veut leur faire dire.
Le problème, en fait, est qu’il est accepté pour ce qu’il n’est pas.
Le problème est que, pris comme un indicateur de la création de prospérité économique, donc d’emplois, le taux d’emploi dans une commune mesure le contraire de ce qu’il prétend indiquer.
Le taux d’emploi d’une commune envisage le domicile du travailleur plutôt que son lieu de travail (voir les infographies plus bas).
Il calcule en réalité plutôt le cadre de vie que le développement économique de celle-ci. Parce que la mobilité intercommunale des travailleurs est très élevée en Belgique, le taux d’emploi communal juge plutôt d’une douceur de vivre que de la robustesse d’un appareil productif. Il est plus une jauge de «villa friendly» qu’un signal de «business friendly».
Au regard du taux d’emploi, comme du reste des finances communales, et de la hauteur des impôts, il est même plutôt plus avantageux pour une commune d’abriter moins de postes, en particulier d’emplois salariés, sur son territoire, que l’inverse.
Mieux vaut éviter les logements sociaux qu’attirer des entreprises
Il y a bien entendu une part de choix politique dans ces différentiels de taux d’emploi. Mais ils portent davantage sur l’habitat que sur l’attractivité économique. Puisque le domicile est davantage le critère que la création d’entreprises, le meilleur moyen de booster son taux d’emploi est d’empêcher les inactifs d’emménager. Autrement dit, l’existence de logements sociaux dans une commune est un indice plus fiable du taux d’emploi que la présence d’entreprises pourvoyeuses de travail.
Plus il y a de logements sociaux, où vivent tendanciellement moins de travailleurs, plus le taux d’emploi est faible. Moins il y en a, plus la proportion d’actifs communaux est élevée.
Si bien que souvent, en inversant la proportion de logements sociaux, on réduit les différentiels à zéro, ou pas loin. A Mons, 6,66% des ménages vivaient dans une habitation sociale en 2022, dans la voisine Jurbise, ils n’étaient que 0,016%. A Charleroi, 8,46% des ménages vivaient dans une habitation sociale en 2022, dans la mitoyenne Montigny-le-Tilleul ils n’étaient que 5,17%. A Liège, 6,62% des ménages vivaient dans une habitation sociale en 2022, dans la limitrophe Chaudfontaine ils étaient 3,43%.
Le cas de deux communes socioéconomiquement et politiquement fort éloignées, Lasne et Farciennes, l’illustre. Il n’y a que 38 kilomètres de distance entre elles, mais Lasne (14 000 habitants) affiche un taux d’emploi de 61%, tandis que Farciennes, elle, plafonne à 44,8%. A Farciennes, un ménage sur cinq est locataire de Sambre et Biesme, la société de logement de service public.
Que les bourgmestres farciennois eussent, au fil des fermetures de charbonnages et des extinctions de hauts fourneaux, construit aussi peu de logements sociaux que leurs homologues lasnois, soit 0,04%, et le bon élève aurait été hainuyer.
La sociologie électorale locale eût aussi été bouleversée, mais c’est une autre affaire.
Le taux d’emploi, donc, est certes un fétiche amusant quand on l’expose sur la place communale, mais un bien mauvais indicateur de l’attractivité économique d’une commune.
Il n’est pas non plus vraiment révélateur de l’efficacité des politiques menées par les communes pour créer du travail chez elles. Il existe pour ça d’autres outils statistiques.
Curieusement, ils sont bien moins brandis comme des fétiches politiques. Mentionnons-en deux, le REC et le Talc.
Le REC et le Talc
Le premier est le REC, le Ratio d’emploi intérieur de la commune. Il est incontestablement le plus signifiant des deux. Le REC est le rapport entre deux nombres.
D’abord, il additionne les emplois salariés, du secteur privé et des services publics, exercés sur le territoire communal, et ceux des indépendants (et des aidants) domiciliés dans la commune – on y reviendra.
Ce nombre est le numérateur du REC. Son dénominateur, par lequel il est donc divisé, est celui de la population communale en âge de travailler (de 15 à 64 ans, estiment les statisticiens européens). Un REC supérieur à 100% signifie alors qu’il y a davantage d’emplois disponibles dans la commune que d’habitants en âge de travailler.
La suite de l’article après l’infographie
A cette aune, les communes qui créent vraiment de l’emploi sont rarement celles que la chronique politique louange pour leur haut taux d’emploi. Les grandes villes hainuyères (Tournai, 84%, Mons, 81% et Charleroi, 71%), dont les fonctions (administratives, universitaires, commerciales, culturelles, voire, comme pour l’évêché, religieuses) sont plus dispersées que dans les autres provinces, et Liège (86%) affichent un moindre REC que leurs homologues flamandes, car Gand est à 111% et Anvers à 90%.
Mais Namur, avec 99%, et surtout Bruxelles, avec 186%, accueillent de larges cohortes de travailleurs salariés et indépendants. Les communes résidentielles, plus cossues, ces ceintures bleues de vastes cités généralement rouges dont les citoyens abritent des travailleurs qui y dorment davantage qu’ils n’y travaillent: souvent les électeurs bleus travaillent dans les villes rouges.
Ainsi la limitrophe Chaudfontaine présente un REC de 59%, moins que Grâce-Hollogne, grâce à l’aéroport, moins qu’Herstal, grâce à son hôpital André Renard et moins qu’à Ans, grâce à ses zonings. Et la voisine Jurbise plafonne à 38,6%, moins qu’à Saint-Ghislain ou Frameries. Si la mitoyenne Montigny-le-Tilleul, elle, peut se prévaloir d’un REC supérieur à Charleroi, avec 79%, c’est surtout grâce à son implantation hospitalière André Vésale, pour l’intercommunale ISPPC.
Et, dans l’arrondissement, la bleue de toujours offre proportionnellement moins d’emplois que la rouge éternelle Fleurus, qui profite de ses zones d’activité économique pour atteindre 87%. Toute cette belle banlieue, en outre, gonfle son REC un peu indûment avec les emplois de certains de ses habitants, qui sont installés à leur compte, plus nombreux dans ces communes que dans les moins favorisées.
Les emplois indépendants sont en effet comptabilisés au domicile du travailleur, qu’importe le lieu où il pratique sa spécialité.
S’il est boucher ou coiffeur, on peut postuler qu’il ne travaille pas trop loin de chez lui.
S’il est avocat, consultant ou médecin spécialiste, en revanche, il est probable qu’il officie dans la ville la plus proche.
A Lasne, par exemple, la proportion d’emplois d’indépendant ou d’aidant dans l’emploi intérieur est de 53,9%. Tous ne sont pas boucher ou coiffeur dans le village.
C’est dans les cités où les inactifs sont les plus nombreux que la majorité des emplois sont exercés.
Si l’on excepte l’exception bruxelloise, qui casse tous les records, les valeurs les plus élevées, là où l’on travaille donc le plus, sont à trouver dans les entités de taille moyenne, qui peuvent se prévaloir, bien sûr, d’implantations industrielles importantes, comme Wavre et Mont-Saint-Guibert et ses géants de la pharma, ou Libramont avec L’Oréal.
Elles accueillent également des infrastructures publiques, ou presque, comme Ottignies-Louvain-la-Neuve et son université.
Le cas de Marche-en-Famenne, avec sa prison, sa base militaire et son parc d’activité économique, par conséquent son REC de 120% alors qu’elle atteint le plus faible taux d’emploi de son arrondissement, est à cet égard exemplaire.
Les autorités locales ont fait beaucoup pour attirer ces jobs, mais leurs administrés sont ceux qui travaillent le moins du coin. C’est donc dans les cités où les inactifs sont les plus nombreux que la majorité des emplois sont exercés. C’est une loi économique de la Belgique qui veut que c’est dans les communes où l’on travaille le moins que l’on travaille le plus. Le mieux, pour un bourgmestre, est donc moins de créer de l’emploi local que de diriger la commune où dorment ceux qui travaillent plus loin.
L’autre indicateur pertinent pour déterminer l’attractivité d’une commune est ce que nous avons appelé «Talc», le Taux d’autarcie locale de la commune. Le Talc mesure la proportion, parmi les habitants de la commune exerçant un travail, salarié ou indépendant, sur son territoire, qui y habitent également. Les Talc les plus élevés sont obtenus par des communes wallonnes – en raison de la forte mobilité interrégionale, les entités bruxelloises sont moins concernées – d’une certaine masse critique.
La suite de l’article après l’infographie
Celles-ci parviennent, parce qu’elles garantissent une gamme de services et parce qu’elles sont assez vastes pour offrir des types d’habitat différents, à conserver des travailleurs sur leur sol.
Le Talc est très faible dans les petites communes, surtout rurales (mais aussi à Koekelberg, petite mais urbaine, et urbaine mais peu dotée en bureaux, au contraire par exemple de Saint-Josse-ten-Noode). Maintenir haut son Talc est vital pour les plus grandes communes, celles où se trouvent le plus grand nombre de postes de travail en particulier.
La concurrence des additionnels
Pas seulement pour sa réputation, pas non plus pour la gratification politique et médiatique qu’offre un taux d’emploi ou un REC élevés, mais aussi pour ses finances.
La manière dont les communes en Belgique, et spécialement en Wallonie, trouvent les moyens pour se financer est décorrélée de l’emploi qu’elles parviennent à créer, et donc du dynamisme économique qu’elles pourraient susciter.
Le gros de leurs recettes provient des additionnels à l’impôt sur les personnes physiques, perçu selon le domicile de l’assujetti, et du précompte immobilier.
Celui-ci peut concerner les entreprises, et les bureaux où œuvrent des indépendants du secteur des services, et les services publics, mais il porte surtout sur les propriétés particulières.
En gardant bas ces additionnels tandis qu’ils sont plus hauts dans les centres urbains, les banlieues périphériques se donnent une autre raison d’attirer des contribuables attentifs à leurs plus hauts revenus, et qui travaillent ailleurs.
La taxe sur la force motrice, qui fut dans la Wallonie industrielle le levier principal des temps heureux des recettes communales, est, depuis le premier plan Marshall, en voie d’extinction.
Tout au plus les communes peuvent-elles percevoir des taxes et redevances ponctuelles, sur les parkings ou sur les night-shops, à partir d’unités économiques pourvoyeuses d’emploi.
En Wallonie, le Fonds des communes a été revu sous les précédentes législatures afin de mieux doter les municipalités, surtout les grandes villes (et surtout Charleroi).
Le motif de la révision, ce sont les «externalités», ces services plutôt assumés par les centres et dont jouissent aussi les périphéries (les logements et autres services sociaux qui attirent leurs plus modestes citoyens, les infrastructures culturelles et sportives, les loisirs, etc.).
Ces corrections fiscales portent beaucoup plus sur le cadre de vie que sur les emplois créés. Si bien que, compte tenu des coûts induits pour le trésor municipal (en mobilité et en sécurité, notamment), mais aussi des nuisances éventuelles pour le voisinage, qui, lui, vote, il vaut tout bonnement mieux ne pas abriter un emploi qu’exercerait un habitant d’une commune voisine que d’aider à le créer.
Une autre fiscalité communale est pourtant possible, qui encouragerait la création d’emplois plutôt que la pénaliser. Depuis Bruxelles et pour toutes les autres Régions, DéFI propose depuis longtemps de taxer les revenus du travail sur la base du lieu où il s’exerce plutôt que du lieu où réside le travailleur.
Un additionnel à l’impôt des sociétés pourrait se substituer, au moins en partie, à celui sur l’IPP.
Un taux harmonisé sur tout le territoire régional de l’IPP, sans additionnels communaux, suivi d’une redistribution sur la base de la population, mettrait fin à une concurrence fiscale douloureuse pour les bassins d’emplois et favorable aux municipalités qui en créent moins.
Le débat ne sera probablement pas mené. Il est plus nécessaire, mais moins populaire, que celui sur des taux d’emplois communaux qui ne sont que marginalement pertinents. Mais il obligerait d’oublier les chiffres que cachent les gens qui paient des impôts là où ils ne travaillent pas.
«Son usine est à Anderlecht, il n’allait pas l’implanter chez nous, hein»
Ils sont tous les deux députés-bourgmestres d’un même arrondissement. Mais Jurbise, la commune de Jacqueline Galant (MR, bourgmestre et députée wallonne) et Hensies, celle d’Eric Thiébaut (PS, bourgmestre et député fédéral) affichent des morphologies bien distinctes. De par leurs configurations (il y avait des charbonnages dans la seconde, pas dans la première), leurs taux d’emploi (60,8% pour Jurbise, 53% pour Hensies) et, surtout, leurs Ratios d’emploi intérieur communal (REC) différents (38,7% pour Jurbise et 26% pour Hensies). Les deux se préoccupent de leur taux d’emploi, beaucoup moins de leur REC. «On fait vraiment tout pour assurer, dans notre commune rurale, le maximum de services à nos concitoyens, pour que les gens puissent travailler», résume Jacqueline Galant qui, dans cette optique, s’affaire à installer, dans la précieuse gare de Jurbise même, un centre ONE, notamment. Une aubaine pour les parents jurbisiens qui s’en vont faire leur journée ailleurs, et un résumé de comment la libérale conçoit son rôle: «On n’a pas l’espace pour de grands zonings ou de grands centres commerciaux», dit-elle. Pas de place pour les logements sociaux non plus, là où 95% des Jurbisiens sont propriétaires de leur habitation. Dont plusieurs grands patrons. «Le fondateur de Viangro habite Erbisœul, une des sections de Jurbise. Son usine est à Anderlecht, il n’allait pas l’implanter chez nous, hein», rigole-t-elle.
Le taux d’emploi jurbisien est difficile à atteindre à Hensies, où 12% des ménages habitent un logement social, héritage du passé minier «auquel je ne renoncerais pour rien au monde, insiste Eric Thiébaut. Aujourd’hui, pour un gestionnaire communal, la meilleure façon d’améliorer la situation de sa commune, c’est d’augmenter le nombre d’habitants qui travaillent.» De préférence ailleurs. Il existe une grosse entreprise sur le territoire communal. Elle crée de l’emploi, pas toujours local, et ne rapporte que cinquante mille euros par an à la recette communale… D’où le combat, identique pour les deux voisins, pour ériger des crèches ou pour conserver leur gare et points d’arrêt SNCB, plutôt que pour faire venir l’investisseur du siècle.
Maxime Prévot «Oui, les grandes villes ne sont pas assez soutenues. Mais…»
Le bourgmestre de Namur et président des Engagés, ancien ministre wallon, sait ce que que sa cité doit à son statut de capitale wallonne: alors que son taux d’emploi n’est que de 58%, soit le plus faible de l’arrondissement, son REC est, lui, de 99%, plus que les autres grandes villes wallonnes, et même plus qu’Anvers. «Mais il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que les leviers d’un bourgmestre sont limités. On crée peu d’emploi, sauf indirectement, avec les permis que l’on délivre, les zones d’activité économique qui s’installent, ou la gestion des implantations commerciales», précise-t-il.A Namur, on crée peu d’emploi, sauf indirectement.
Sans militer pour la perception de l’impôt sur le lieu de travail – «une idée très bruxelloise, trop peut-être» –, ni pour des clauses de préférence communale dans les engagements publics – «Je n’ai pas envie de tomber là-dedans, une ville est un corps vivant, qui a besoin d’une dynamique urbaine, donc de mobilité» –, il estime que l’attractivité économique des grandes villes est insuffisamment récompensée. «Elles ne sont pas assez soutenues. Mais la logique qui est la mienne n’est pas de vouloir maximiser les rentrées fiscales communales, c’est d’attirer le plus d’activité économique possible, pour que cette dynamique ait un effet boule de neige vertueux pour tout le monde, à travers une dynamique économique vertueuse.» Y compris, donc, pour les directeurs financiers des communes périphériques.
79% de ratio d’emploi intérieur de la commune pour Montigny-le-Tilleul, surtout grâce à son implantation hospitalière André Vésale.
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