Pour MSF, la situation aux abords du Petit Château est « chaotique »
Le camp d’exilés dressé depuis plusieurs mois aux abords du Petit Château, à Bruxelles, ne désemplit pas, que du contraire, malgré les 140 places libérées en urgence à Anderlecht et les 180 places temporairement ouvertes dans un hôtel de Leeuw-Saint-Pierre, à la suite de l’évacuation du squat de la rue des Palais, à Schaerbeek, dénonce lundi l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF), qui parle d’une situation « chaotique ».
Si un campement de tentes, installé par une soixantaine d’Afghans, se trouvait déjà depuis plusieurs mois devant le centre d’arrivée géré par Fedasil, l’agence fédérale pour l’accueil des réfugiés, MSF constate que ce campement, situé à cheval sur le territoire de la Ville de Bruxelles et sur celui de la commune de Molenbeek, « semble grandir de jour en jour ». L’ONG s’inquiète d’un « risque d’appel d’air », les personnes à la rue « voyant le lieu comme une porte d’entrée vers le réseau d’accueil. » Ce lundi matin, le camp était composé d’environ 120 tentes et l’association « Stop à la crise de l’accueil » a distribué 200 petits-déjeuners.
MSF attribue cette situation à l' »échec total », selon elle, de l’opération d’évacuation, mi-février, du squat schaerbeekois de la rue des Palais. Plusieurs centaines de personnes en situation précaire s’y trouvaient, dont 750 demandeurs d’asile qui ont été invités par Fedasil à rejoindre un centre de son réseau. Toutefois, un certain nombre de personnes qui occupaient ce squat sont restées sur le carreau.
« Si quelque 250 personnes ont pu intégrer les structures d’hébergement proposées par les ONG, pas moins de 200 migrants et demandeurs d’asile se sont retrouvés à la rue, sans possibilité d’hébergement. Des dizaines d’entre eux se sont vus forcés de rassembler en face du Petit Château, là où une soixantaine d’Afghans occupent les lieux depuis six mois, conséquence d’une gestion désastreuse de l’État », cingle MSF dans un communiqué.
L’ONG explique encore avoir été obligée de mener la semaine dernière une intervention « WASH » dans le centre de Bruxelles, « comme elle le fait dans des régions en crise comme au Sahel. » Des points d’eaux d’accès à l’eau courante et des toilettes et urinoirs mobiles ont ainsi été installés pour les résidents du camp.
En outre, pour la deuxième semaine consécutive, MSF utilisera un bus médical pour offrir des consultations aux personnes présentes dans le campement.
« Les conditions de vie dans le camp (face au) Petit Château sont proprement indignes pour la Belgique », martèle l’ONG, qui demande que le gouvernement « tienne ses engagements et que l’ensemble des demandeurs de protection qui vivent en rue soit relogés immédiatement ».