Pour Jan Jambon, la situation de la Belgique est intenable: « Nous vivons dans un pays avec deux démocraties »
Le ministre-président flamand, le nationaliste Jan Jambon, a mis dimanche soir en cause la structure actuelle de l’Etat belge, basée sur le fédéralisme, en affirmant qu’elle ne permettait pas à la Flandre de se déployer pleinement, comme ses dirigeants (nationalistes) le souhaitent.
« Les différents niveaux de gouvernement se tiennent en étau. Cela conduit à l’immobilisme, à l’indécision et à l’agacement », a-t-il déclaré lors d’un discours prononcé à Courtrai à l’occasion du début des festivités du 11 juillet, date qui commémore au nord du pays la bataille des Éperons d’Or, le 11 juillet 1302 à Courtrai.
« Nous vivons dans un pays avec deux démocraties, un pays où les deux peuples sont en désaccord sur la façon de gérer les problèmes », a déclaré M. Jambon, reprenant une antienne régulièrement évoquée par son président de parti, Bart De Wever, qui cumule la direction du parti nationaliste avec le poste de bougmestre d’Anvers.
Le ministre-président a évoqué l’organisation du marché du travail, le caractère abordable des pensions, les soins de santé, les problèmes au sein du système judiciaire, la question des migrations, l’immense problème énergétique – qui divisent selon lui les deux Communautés.
« Les visions entre le nord et le sud sont toujours très différentes. Tout le monde le reconnaît. Et personne ne nie que les choses ne peuvent pas continuer ainsi et que des réformes majeures sont donc nécessaires. Notamment pour sauvegarder notre prospérité et notre avenir », a déclaré M. Jambon.
Il a également souligné que « nos voisins wallons » ont tout à fait le droit de vouloir mener une politique différente de celle que défend la majorité des Flamands. « Chaque nation devrait être en mesure de décider pour elle-même ce qui est le mieux, chaque nation a le droit à l’autonomie », a-t-il affirmé.
M. Jambon a appelé à mettre fin à « cette situation intenable » après les prochaines élections fédérales, en 2024.
« Nous devons maintenant nous préparer aux négociations inévitables sur ce que nous voulons encore faire ensemble et sur ce qui ne fonctionne vraiment plus », a-t-il dit, dans la perspective de l’après-élection de 2024 et d’une éventuelle septième réforme de l’Etat.
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