Claude Demelenne
Pour en finir avec la bêtise de l’extrême gauche (carte blanche)
L’extrême gauche s’est toujours – dramatiquement – trompée. Hier sur le communisme, sur le stalinisme, sur le maoïsme. Aujourd’hui sur la dictature chinoise. Cette extrême gauche liberticide n’a rien appris de l’Histoire.
A l’occasion de la visite en Europe du président américain, Joe Biden, l’extrême gauche a rejoué ses vieilles rengaines. Avec sa finesse habituelle, le PTB a dénoncé « le président des riches« . Raoul Hedebouw, son député et porte-parole, a dénoncé « la guerre froide que Biden veut mener contre la Chine « . La dictature communiste chinoise écrase ses minorités, notamment les ouïghours, menace Taïwan et réprime toute velléité de contestation au sein du Parti unique ? L’extrême gauche balaie tout d’un revers de la main. « Qu’on arrête de pointer du doigt les Chinois, s’insurge Hedebouw. L‘impérialisme américain instrumentalise les droits humains pour dénigrer la Chine« .
L’indulgence d’une partie de l’intelligentsia
Le PTB, c’est pratiquement l’annexe de l’ambassade de Chine en Belgique. Après tout, ce n’est pas étonnant. L’extrême gauche a toujours été fascinée par les régimes à parti unique. Elle hait la démocratie américaine, les social-démocraties européennes et, au-delà, tous les partis de gauche comme de droite, accusés d’être à la solde du grand Capital.
Ce qui, par contre, est étonnant, c’est l’indulgence dont a longtemps bénéficié l’extrême gauche auprès d’une partie de l’intelligentsia. Soyons lucide, cette prime à l’extrême gauche existe encore. Dans une certaine gauche donneuse de leçons, on massacre verbalement – avec raison – l’extrême droite, mais on met des gants avec l’extrême gauche.
Ne pas banaliser l’extrême gauche
L’extrême gauche n’est pas un duplicata de l’extrême droite. Contrairement à celle-ci, elle n’est ni raciste, ni homophobe. Mais elle ne doit pourtant pas être banalisée, à l’instar de tous les « extrêmes ». Le plus inquiétant, dans le profil de l’extrême gauche, c’est son refus absolu de tout compromis. Selon elle, toutes les autres forces politiques sont infréquentables, puisqu’elles sont soi-disant des traîtres à la classe ouvrière, des faussaires, des ripoux.
En bons marxistes, les leaders d’extrême gauche sont partisans de la dictature du prolétariat. Le terme ne se trouve plus au coeur du discours des ‘gauchistes’ – la dictature, cela fait mauvais genre – mais il continue à imprégner leurs actes. Car pour eux, tout compromis s’apparente à une compromission. Il est donc infamant.
La veuve et l’orphelin
L’extrême gauche est parfois ménagée, voire adulée, parce qu’elle se présente comme le défenseur de la veuve et de l’orphelin. C’est une supercherie. L’extrême gauche se claquemure à la marge. C’est pourquoi elle n’a jamais réussi à agir de façon significative sur le réel et les conditions de vie des travailleurs qu ‘elle prétend défendre.
La veuve et l’orphelin, s’ils n’avaient pu compter que sur les criailleries de l’extrême gauche, seraient aujourd’hui dans un état de grande pauvreté. Ce sont les compromis avec la bourgeoisie honnie par les ‘gauchistes ‘ qui ont permis des avancées sociales certes insuffisantes, mais que les plus virulents des anticapitalistes ne peuvent nier.
L’extrême gauche attise aussi la haine
Il ne faut pas banaliser l’extrême gauche, car sa démagogie excite les passions. Puisqu’il existe, selon elle, des recettes faciles pour faire régner le bonheur sur terre, ceux qui refusent de les appliquer sont des hommes et des femmes sans coeur. Pire, des sinistres individus. L’extrême gauche attise le rejet du politique. La haine aussi, parfois.
L’extrême gauche n’a tiré aucune leçon de quelques unes des plus grandes tragédies du siècle dernier. Partout où ses préceptes ont été appliqués, le communisme a été un implacable broyeur de femmes et d’hommes. La génération de militants de gauche qui continuent aujourd’hui à se proclamer « communistes », ne porte aucune responsabilité’ dans les crimes de Staline, Mao & Co. L’échec effroyable des « expériences » communistes devrait pourtant inciter ‘notre’ extrême gauche à un peu plus de modestie. Au contraire, elle continue à tirer à boulets rouges sur tout ce qui bouge, la droite bien sûr, mais surtout la social-démocratie, l’ennemi à abattre. La bêtise de l’extrême gauche, attention danger !
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