Port du masque : pourquoi Bruxelles a-t-elle le droit de l’imposer et pas Deinze ?
Jan Vermeulen (CD&V), le bourgmestre de Deinze, une commune de Flandre-Orientale, avait décidé d’imposer le port du masque dans les supermarchés et supérettes de son entité avant de se voir rappelé à l’ordre par le gouverneur. À Bruxelles, en revanche, le port obligatoire du masque est toujours en vigueur dans trois communes.
Le port du masque devait être obligatoire dans 17 magasins de Deinze à partir de mercredi. Le ministre de la Sécurité et de l’Intérieur Pieter De Crem avait signalé mardi dans plusieurs médias ne pas s’enthousiasmer de l’initiative de la commune flamande. Il se réfère au décret ministériel qui recommande fortement le port du masque, mais ne le rend pas obligatoire. « Ces règles valent partout de même qu’à Deinze », avait-il souligné.
Davantage de concertation
Didier Detollenaere, gouverneur intérimaire de Flandre-Orientale, fait savoir que la décision du bourgmestre de Deinze n’est « pas opportune » et que la décision du bourgmestre sera annulée. En réaction, l’union des villes et communes flamandes (VVSG) appelle à davantage de concertation avec les communes dans la mise en oeuvre des mesures, pointant notamment le fédéral. « C’est la tâche du bourgmestre que d’assurer la sécurité et la santé de ses habitants », fait valoir sa porte-parole Nathalie Debast.
L’annulation sème la confusion. En mai dernier, les bourgmestres de trois communes bruxelloises, Etterbeek, Woluwe-Saint-Pierre, et Woluwe-Saint Lambert, ont en effet signé une ordonnance de police rendant obligatoire le port du masque dans les commerces et certaines artères commerçantes sous peine d’une amende administrative de 250 euros.
La Région bruxelloise n’intervient pas
Si les trois bourgmestres bruxellois, Vincent De Wolf (MR) à Etterbeek, Benoît Cerexhe (cdH) à Woluwe-Saint-Pierre et Olivier Maingain (Défi) à Woluwe-Saint-Lambert, ont le droit d’imposer le port du masque à leurs citoyens alors que le décret ministériel concerné le recommande vivement, mais ne le rend pas obligatoire c’est parce que la Région bruxelloise n’intervient pas, écrit le quotidien De Standaard.
« La décision d’aller au-delà de cette recommandation à la population a été mûrement réfléchie et apparaît s’imposer, à l’échelle locale, dans certains lieux spécifiques où il convient d’organiser la protection mutuelle des personnes par le port généralisé du masque afin de contrer le risque de contamination et de lutter contre la propagation du Covid-19 », avait expliqué le bourgmestre d’Etterbeek Vincent De Wolf, en mai dernier.
Rudi Vervoort, ministre-président de la Région Bruxelles-Capitale, avait déclaré en mai dernier au Standaard que l’avis du gouvernement fédéral n’était pas assez univoque, et qu’il laissait de la marge à une interprétation locale.
S’il est clair que le port du masque peut être utile dans les nombreux endroits de la capitale où il est impossible de maintenir une distance de 1,5 mètre, on peut se demander pourquoi il ne s’étend pas à tout le territoire bruxellois, à la rue Neuve par exemple, qui est également une artère commerçante fréquentée.
Avec Belga
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