Un Boeing 777 de DHL
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Pollution sonore: Gilkinet dénonce une utilisation illégale de certains avions

DHL et AeroLogic sont pointés du doigt par le ministre Georges Gilkinet. En cause: leurs avions dépassant les niveaux légaux de pollution sonore.

Le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet a justifié vendredi l’instruction qu’il a transmise en vue d’interdire les mouvements aériens nocturnes d’un avion de type Boeing 777 par le non-respect par cet appareil de la limite de bruit nocturne. Le ministre flamand Ben Weyts (N-VA) a fait part vendredi de son intention d’invoquer un conflit d’intérêt contre cette mesure.

Un avion bien au-dessus du seuil autorisé

Selon Georges Gilkinet, «il a été constaté que les compagnies DHL et AeroLogic opéraient depuis plus de 10 ans dans une situation illégale, en continuant à utiliser pour des vols de nuit des avions-cargos qui dépassent assez largement le quota de bruit maximum autorisé».

Le ministre fédéral écologiste a rappelé à ce sujet que par arrêté ministériel du 3 mai 2004 relatif à la gestion des nuisances sonores à l’aéroport national, les aéronefs dont le quota de bruit individuel est supérieur à 8 ne sont pas autorisés à voler de nuit. «Or, le quota de bruit officiel et validé du gros-porteur américain Boeing-777 utilisé pour le compte DHL est de 10,7», a-t-il confirmé.

Toujours d’après le ministre fédéral, depuis juin 2021, des rencontres régulières ont eu lieu entre la direction de DHL et son cabinet afin que la compagnie puisse proposer des solutions concrètes pour opérer en conformité avec le cadre légal et atténuer l’inconfort sonore des riverains de l’aéroport. Le ministre a regretté qu’«aucune proposition sérieuse n’ait été faite à ce jour, alors que la compagnie aérienne fait déjà voler aujourd’hui d’autres types d’avions, moins bruyants».

Faire voler des avions dépassant le quota de bruit maximum autorisé constitue une infraction au droit international, européen et belge. La situation se devait donc d’être corrigée, a soutenu M. Gilkinet dans un communiqué. C’est pourquoi, il a donné «il y a plus d’un an, le 24 juillet 2023, une instruction à son administration pour appliquer la réglementation en vigueur».

«Il est essentiel de limiter au maximum l’impact sonore de l’activité aérienne sur les populations survolées, notamment aux heures les plus délicates de la journée. C’est pour ça que les vols de nuit doivent se faire avec les avions les plus performants du point de vue environnemental en tout cas dans le respect des normes actuelles. C’est une condition fondamentale pour assurer un avenir durable aux activités de l’Aéroport de Bruxelles-National», a-t-il encore dit, qualifiant de «pratique déloyale» l’utilisation non-conforme de gros-porteurs au détriment de la qualité de vie des riverains

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