Wokisme: le Flamand est à la Belgique ce que l’homme blanc est au monde, estime De Wever
Il domine la vie politique depuis vingt ans. Dans six mois, le président de la N-VA pourrait décider de l’avenir de la Belgique. Mais que pense vraiment Bart De Wever? Retour sur une vie politique de victime à travers une demi-douzaine de préceptes.
Il est la victime de ceux qui se font passer pour des victimes (4/6)
En septembre dernier, Bart De Wever a publié chez un éditeur carolo (Kennes) la traduction de son ouvrage Over Woke, en réalité le texte d’une série de conférences, paru en néerlandais au printemps 2023. Ce fut un grand succès de librairie en Flandre. C’est une honorable réussite en Wallonie. C’est un joli vacarme partout.
A cette occasion, Bart De Wever a même donné ses premières interviews à la presse francophone depuis des années.
Ses huit chapitres résument assez remarquablement tout ce que ce genre de littérature, depuis un an ou deux, propose comme on peut le lire absolument partout. Bart De Wever, comme tous ceux qui s’expriment partout sur ce thème dont on n’arrête pas de parler veut, dit-il, «briser le silence» sur cette nouvelle «tyrannie». «Dans les chambres d’écho de la bien-pensance postmoderne, aucune voix dissidente ne se fait plus entendre», déplore bravement l’homme le plus connu, et apprécié, de la population flamande et de ses médias depuis quinze ans.
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Une chose, dans le «wokisme», révolte particulièrement le bourgmestre de la plus grande ville de Belgique et le président du plus grand parti du pays: la «nouvelle ségrégation entre les bourreaux et victimes», et c’est d’ailleurs le titre d’un de ses chapitres. Les minorités wokistes se victimisent sans arrêt, et décrivent leurs adversaires comme des bourreaux. «Le statut de victime est toujours tentant lorsqu’on vous le propose, car il décharge d’emblée d’une grande partie de sa responsabilité», écrit-il en page 60, ajoutant que les pires, dans le répertoire des bourreaux du wokisme, étaient les hommes blancs hétéros parlant correctement, habitant un quartier correct, dont les parents sont cultivés, ce que Bart De Wever est incontestablement.
Les wokistes qui se font passer pour des victimes, mais qui ne le sont pas en réalité, sont les bourreaux des privilégiés, qui sont donc les vraies victimes.
Et Bart De Wever se sent bien sûr, en tant que nationaliste flamand, encore plus visé qu’un homme blanc qui ne serait que francophone.
C’est alors que la lutte contre le wokisme rejoint le traditionnel combat flamand. Le groupe majoritaire en Belgique, qui en domine aussi bien les parlements que l’économie, serait en fait opprimé par les Wallons, plus faibles et moins nombreux: le Flamand est à la Belgique ce que l’homme blanc est au monde.
«Un programme politique fondé sur une identité nationale est ridiculisé et criminalisé», fait-il d’ailleurs plaintivement remarquer, toujours en page 60. Bart De Wever ne veut donc pas simplement que la Région dominante gagne son indépendance. Il veut que ça soit la faute des autres.
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