Vous détestez le MR? Voici comment voter pour nuire au Mouvement réformateur
Comment faire bon usage de sa haine, le 9 juin, si vous détestez le Mouvement réformateur ou ses dirigeants? Le Vif vous permet de faire le choix le plus rationnel pour nuire au parti que vous détestez.
Il n’y a pas de mauvaise raison de voter pour un parti, pas même nuire à celui que vous détestez le plus. Que vous haïssiez une formation pour le projet qu’elle porte, ou pour la stratégie qu’elle emploie pour le mener à bien, qu’importe. Pour chaque cas, Le Vif présente les choix électoraux les plus rationnels si vous voulez freiner le parti qui vous énerve le plus.
Lisez ici notre série parti par parti | Comment nuire au parti que vous détestez: petit guide du vote “contre”
Le visage de Georges-Louis Bouchez s’affiche à la télévision. Vous zappez d’effroi. Votre journal a mis, comme chaque jour, sa photo à la Une. Vous tournez la page de colère. Son contenu sponsorisé apparaît sur votre feed. Vous scrollez de rage. Il sonne chez vous, c’est la campagne, il est en porte-à-porte. Vous vous cachez sous la table de panique, mais avant ça vous prenez votre Vif, qui vous explique comment gérer votre phobie, car vous, vous n’aimez pas Georges-Louis Bouchez. Et peut-être bien que vous détestez le MR aussi, mais les deux ne sont pas nécessairement joints.
Le Mouvement réformateur, en effet, porte un projet, celui d’un libéralisme plutôt conservateur ou d’un conservatisme plutôt libéral, en lutte contre la pression fiscale et l’intervention de l’Etat dans l’économie, réticent face au multiculturalisme et favorable à un renforcement des dispositifs sécuritaires, et votre haine pour cette vision du monde, alors, sera d’ordre idéologique. Son président et sa direction, au service de ce projet, ont adopté une stratégie, comparable à celle des autres partis de la droite européenne, en Flandre, aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, et qui se caractérise par une certaine radicalisation discursive. On peut détester le projet et la stratégie qui le sert, cumulativement, mais on peut aussi haïr la stratégie parce qu’on estime qu’elle dessert le projet.
Si vous partagez le projet mais pas la stratégie, les possibilités de voter pour la droite de la droite sont, en Wallonie surtout, très limitées. Car en Wallonie, les Listes Destexhe et le Parti populaire ont disparu, et si Chez Nous et la N-VA ont apparu, voter Chez Nous n’est pas très sérieux quand on peut voter N-VA et voter N-VA chez nous n’est pas très logique quand on est francophone. Dans les deux cas, ce n’est pas très efficace, et un réflexe hostile aux libéraux francophones ou à son président qui leur bénéficierait est à proscrire. En effet, les deux formations, débarquées pour capter des voix à droite du MR, ne devraient même pas parvenir à atteindre le seuil électoral des 5%, et une voix pour eux sera probablement une voix perdue, donc peu nocive à l’objet de votre haine.
Plutôt que ce comportement électoral irrationnellement haineux, on recommandera donc aux haters de droite, un vote pour Les Engagés, dont l’objet social est d’empêcher le MR de rassembler tout l’électorat de droite et du centre-droit. Le parti de Maxime Prévot étant le seul à n’avoir pas dit préférer gouverner sans le MR, il est le seul à pouvoir choisir d’embarquer les réformateurs dans un exécutif francophone, et donc à le faire pencher à droite.
A l’inverse, et ici arrive la solution la plus rationnelle pour les haters de gauche de Georges-Louis Bouchez et du MR, le vote Ecolo est celui qui est le plus directement contradictoire avec le projet réformateur et la stratégie de son président. Plus Ecolo est fort, moins le MR a de chances d’intégrer une majorité, donc d’appliquer son projet, et moins Georges-Louis Bouchez aura de possibilités de se réjouir après le 9 juin.
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