
Gouvernement bruxellois : Vooruit dit oui à la proposition du MR, DéFI propose un scénario sans la N-VA et le PS
Il y a du mouvement dans la formation d’un gouvernement bruxellois.
« Vooruit Brussels se montre favorable à la proposition du MR de former en Région bruxelloise une majorité avec la N-VA au poste de commissaire du gouvernement », a déclaré la secrétaire d’État bruxelloise et négociatrice Ans Persoons.
Après l’annonce, en début de matinée, du refus de Frédéric De Gucht (Open Vld) de poursuivre les discussions à sept partis, le président du MR, Georges-Louis Bouchez, a demandé à chaque parti de se prononcer sur une proposition visant à adjoindre un commissaire N-VA au potentiel gouvernement.
Sans feu vert collectif d’ici lundi à 16heures, il n’y aura de choix que de se tourner vers l’option d’un gouvernement minoritaire, fût-ce dans un des groupes linguistiques, avait ajouté M. Bouchez.
Le chef de file des socialistes bruxellois Ahmed Laaouej avait aussitôt fait part du refus du PS d’entrer dans un tel scénario qui ne recueillerait pas de soutien majoritaire au Parlement.
Si on additionne les refus publics du PS et d’Ecolo, et en intégrant celui de DéFI, un gouvernement incluant la N-VA n’aurait pas de soutien majoritaire au Parlement bruxellois.
« Compte tenu des défis structurels et urgents auxquels Bruxelles est confrontée, il est essentiel de disposer d’une majorité stable et définie dans les deux groupes linguistiques. Nous avons par ailleurs déjà souligné au Parlement bruxellois, lors des discussions sur le budget, qu’il était urgent de travailler sur un budget pour 2025, et ce dans une perspective pluriannuelle ». a jugé pour sa part, lundi la négociatrice Vooruit Ans Persoons.
La solution de DéFI
DéFI a proposé lundi une alternative, selon lui jusqu’ici jamais proposée, pour sortir Bruxelles de la crise politique: une « vraie majorité côté francophone, composée du MR/Engagés/Ecolo/DéFI, couplée d’une vraie majorité côté néerlandophone: Groen/Open VLD/Vooruit/CD&V, autrement dit sans le PS et sans la N-VA.
« Avec un peu de bonne volonté, cette majorité, arithmétiquement possible,. nous permettrait de sortir de cette crise par le haut, a commenté la présidente de DéFi, Sophoie, Rohjonyi.
Pour la formation amarante, la proposition « irresponsable » avancée par le MR vendredi dernier est un « monstre à deux têtes: irrespectueuse des francophones majoritaires dans la Région, mais aussi impraticable. La majorité proposée n’en serait même pas une, avec seulement 44 sièges sur les 49 requis par la loi, et ne pourra ainsi jamais proposer de vrai budget, pourtant vital pour l’avenir pour l’avenir de la Région ».
DéFI déplore que d’autres partis préfèrent « les jeux de posture partisans et/ou attentistes et les vétos, une attitude irresponsable pour Bruxelles et pour les Bruxellois. Ni les affaires courantes à durée indéterminée, ni l’attente d’un pourrissement de la situation avant d’entamer des négociations, ne sont acceptables ».
A l’opposé, la solution proposée par DéFI, intègre, selon sa présidente, une grande partie des impossibilités exprimées par les uns et les autres; elle permet de trouver un équilibre entre francophones et néerlandophones. Elle enverrait aussi un signal de renouveau en termes de gouvernance, ainsi que des garanties pour une Région bruxelloise apte à défendre ses intérêts, le cas échéant, contre une éventuelle tentation de mise sous tutelle par l’Arizona.
DéFI invite tous les acteurs concernés, « en particulier l’Open VLD et Ecolo, à faire eux aussi preuve de bonne foi et à accepter cette piste, en vue de sortir notre Région de la crise et entamer, enfin, une discussion de fond ».