Georges-Louis Bouchez le 9 juin 2024.
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Voici les 10 candidats qui ont subi la pire défaite électorale, et les 10 qui ont le plus progressé

Si certains candidats ont surfé sur la vague bleue du MR et turquoise des Engagés, de nombreuses personnalités de gauche ont au contraire vu leur nombre de voix de préférence plonger.

En ce 9 juin 2024, le record de voix de préférence a été battu! Jamais, dans l’histoire de la politique francophone, une personne n’avait pu atteindre le score obtenu ce dimanche par Sophie Wilmès. Tête de liste MR pour le Parlement européen, l’ex-Première ministre a récolté 543.821 votes nominatifs. Il y a cinq ans, elle était deuxième sur la liste fédérale des libéraux à Bruxelles et elle n’avait recueilli «que» 16.180 voix. Évidemment, difficile de comparer ces deux résultats, réalisés sur deux listes totalement différentes. Ce jeu des comparaisons est plus parlant pour les candidats n’ayant pas changé de circonscriptions. En ce sens, plusieurs personnalités politiques se sont faites remarquer avec leurs très bons bulletins de notes, et les défaites électorales souvent à l’image des tendances de leurs partis.

Les tops

1. Georges-Louis Bouchez (MR)

Il y a cinq ans, l’actuel président du MR n’avait pas l’aura qu’il a aujourd’hui et avait dû se contenter de n’être que quatrième sur la liste fédérale des libéraux dans le Hainaut. Il avait alors recueilli 16.522 voix de préférence.

Désormais, Georges-Louis Bouchez tient sa revanche. Logiquement placé en tête de liste MR dans le Hainaut, il a fait un véritable bond en avant, avec 79.447 votes nominatifs. Soit une augmentation de 380%! Une énorme progression toutefois insuffisante pour rattraper son grand rival, Paul Magnette (PS), engrangeant dans cette même province 90.198 voix.

2. Sofie Merckx (PTB)

Toujours dans la province du Hainaut, le PTB misait sur l’aura de sa cheffe de groupe à la Chambre, Sofie Merckx, afin d’attirer un maximum d’électeurs dans ce bassin industriel. Si le parti n’a pas toujours brillé ailleurs en Belgique, la députée a atteint un score plus qu’honorable. Elle est passée de 8.912 voix de préférence en 2019 à 18.587 aujourd’hui. C’est plus du double.

Sofie Merckx © BELGA/BELPRESS

3. Nabil Boukili (PTB)

À Bruxelles aussi, le PTB a son champion. Son nom: Nabil Boukili. En 2019, il avait réussi à être élu député, avec 13.790 voix de préférence, alors qu’il n’était pas tête de liste. Cette année, c’est lui qui a mené les communistes pour les élections fédérales dans la capitale. Son score personnel a explosé: 29.627, en augmentation de 115% en cinq ans.

4. David Leisterh (MR)

Toujours à Bruxelles, le MR misait pour sa part sur David Leisterh pour mener ses troupes aux élections régionales. Il y a cinq ans, il était quasiment inconnu, et relégué à la neuvième place chez les libéraux. Depuis, il s’est taillé une solide réputation, et cela se voit dans les chiffres. De ses 1.988 voix de préférence il y a cinq ans, il est passé à 20.315 en 2024. Presque dix fois plus!

5. Michel De Maegd (MR)

Il n’était pas tête de liste mais malgré cela, Michel De Maegd (MR) a brillé ce dimanche. Profitant de la vague bleue qui a déferlé sur le pays, le député libéral a vu son score personnel exploser. Il est passé de 7.998 en 2019 à 17.946 aujourd’hui, soit une hausse de 124%.

6. Caroline Désir (PS)

Le PS n’était pas du tout à la fête ce 9 juin, mais certaines de ses personnalités ont malgré tout réussi à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de la ministre de l’Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) Caroline Désir. Tête de liste à Bruxelles, elle a vu son nombre de voix de préférence grimper de 11.421 à 20.924 en cinq ans (+83%).

7. Adrien Dolimont (MR)

Figure montante du MR, Adrien Dolimont s’est fait pour sa part remarquer au niveau régional, en menant la liste MR dans la circonscription de Charleroi-Thuin. En 2019, il avait récolté 5.630 votes nominatifs. Aujourd’hui, il en a 19.838, soit 252% de plus.

Adrien Dolimont © BELGA/BELPRESS

8. Richard Fournaux (MR)

Toujours pour la région wallonne, le MR comptait sur l’ancien bourgmestre de Dinant, Richard Fournaux, pour mener ses troupes dans cet arrondissement du sud du pays. Un bon choix, à en croire les chiffres. Celui-ci a récolté 12.886 voix de préférence, c’est-à-dire 88,5% de plus que ses 6.836 de 2019.

9. Maxime Prévot (Les Engagés)

En se présentant dans son fief namurois, le président des Engagés a vécu une bonne soirée hier, y compris du point de vue de ses votes nominatifs. Il est passé de 31.757 à 47.359 voix, soit une hausse de 49%.

10. Ludivine Dedonder (PS)

Autre rescapée de la vague bleue, la ministre de la Défense Ludivine Dedonder a réussi à assurer sa survie politique avec ses votes nominatifs. En 2019, elle en avait récolté 16.663. Ce dimanche, elle est passée à 29.525 (+77%).

Mais aussi, mais encore : Vanessa Matz (Les Engagés ; 81%), Benoît Piedboeuf (MR ; 36%), Jacqueline Galant (+77%), Khadija Boudiba (PS ; +174%), Florence Reuter (MR ; +34%), Marc Botenga (PTB ; +28%), Françoise De Smedt (PTB ; +32%).

Les flops

1. La grosse défaite électorale de Jean-Marc Nollet (Ecolo)

Symbole de la chute d’Ecolo, le co-président du parti vert a subi une véritable défaite électorale. S’il avait obtenu 16.676 votes nominatifs en 2019, il n’en a récolté que 5.344 hier (-68%). Prenant acte de son échec, il a démissionné de son poste et annoncé se retirer de la politique.

Jean-Marc Nollet © BELGA

2. Sarah Schlitz (Ecolo)

Autre victime de la défaite des écologistes: l’ex-secrétaire d’Etat à l’Egalité des genres, Sarah Schlitz. Tête de liste à Liège pour le fédéral, la fille de l’ancien bourgmestre de la Cité ardente a vu son score personnel fondre. Il est passé de 17.728 à 11.359 (-36%).

3. Rudi Vervoort (PS)

Après 11 ans à la tête de la région bruxelloise, Rudi Vervoort a laissé la tête de liste PS à Ahmed Laaouej, tout en restant candidat. Il aurait pu espérer garder son aura. Ce n’est que très partiellement le cas. De ses 16.889 votes nominatifs de 2019, il n’en a gardé que 5.466 (-67%), une défaite électorale marquée.

4. Fadila Laanan (PS)

Autre grande figure du PS bruxellois: l’ancienne secrétaire d’État Fadila Laanan a elle aussi perdu beaucoup de plumes. Elle récoltait encore 10.385 voix de préférence en 2019. Elle n’en a plus que 3.966 (-62%).

5. Jean-Charles Luperto (PS)

Il est loin le temps où Jean-Charles Luperto était président du Parlement de la FWB, entre 2009 et 2014. Mais en 2019, il réussissait encore à rassembler 16.352 voix. Et après une condamnation pour outrage public aux mœurs en 2020, il a encore perdu de sa superbe. Aujourd’hui, il n’a plus que 8.557 votes nominatifs (-48%). Insuffisant pour préserver son siège de député wallon.

Jean-Charles Luperto © BELGA

6. Bénédicte Linard (Ecolo)

La ministre de la Santé, de la Culture et des Médias de la FWB, Bénédicte Linard, a elle aussi subi de plein fouet les difficultés du PS. Dans la circonscription de Soignies, elle n’a plus que 2.565 voix, contre 4.338 en 2019 (-41%).

7. Georges Gilkinet (Ecolo)

Chez Ecolo, le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet a lui aussi suivi la chute de son parti. Son score personnel dégringole de 62%, passant de 11.481 à 4.329.

8. Eliane Tillieux (PS)

Chez les socialistes, même la présidente de la Chambre des représentants, Eliane Tillieux, a eu une très mauvaise soirée dimanche. Elle qui pouvait se réjouir d’avoir récolté 21.514 en 2019, elle n’en a gardé que 8.628 (-60%).

9. Raoul Hedebouw (PTB)

Ce dimanche, le PTB s’est réjoui d’avoir vu son score grimper au niveau national. Et pourtant, tout n’est pas rose chez les communistes, comme en attestent les votes nominatifs de son président, Raoul Hedebouw. Présent sur les listes fédérales à Liège, il n’a obtenu que 42.328 voix de préférence, une baisse marquée par rapport aux 49.852 de 2019 (-15%) et donc une défaite électorale.

Raoul Hedebouw, © Hans Lucas via AFP

10. François De Smet (DéFI)

Autre président de parti à la peine: celui de DéFI, François De Smet. Il avait tout pile 10.000 voix de préférence il y a cinq ans. Aujourd’hui, il n’en a plus que 8.741 (-13%). Il a annoncé démissionner de la présidence de DéFI.

Mais aussi, mais encore : Christophe Lacroix (PS ; -31%), Gilles Vanden Burre (Ecolo ; -51%), Françoise Schepmans (MR ; -54%), Bernard Clerfayt (DéFI ; -59%), Maxime Tondeur (PTB ; -81%), Jean-Pierre Lepine (PS ; -49%), Carlo Di Antonio (Les Engagés ; -35%), Stéphane Hazée (Ecolo ; -54%), Vincent Sampaoli (PS ; -58%), Hélène Ryckmans (Ecolo, -81%), Valentine Place (Ecolo, -79%), Pascal De Handschutter (PS ; -43%).

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