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Ce n’est pas encore gravé dans le marbre, mais en principe, les Bruxellois ne devraient pas être touché financièrement par la vignette wallonne. © BELGAIMAGE

Vignette autoroutière: à quoi ressemblera cette vieille idée qui va (enfin) voir le jour?

Benjamin Hermann
Benjamin Hermann Journaliste au Vif

Une vignette autoroutière, voilà une des mesures annoncées par le MR et Les Engagés en Wallonie qui risquent de faire jaser. Voici 20 ans, le gouvernement wallon s’écharpait déjà sur le sujet…

«L’idée de Daerden est une fausse bonne idée; on ne peut pas imaginer de jouer à nous seuls, Wallons, dans ce genre de choses.» Les mots sont de Jean-Claude Van Cauwenberghe, ministre-président wallon et socialiste. Ils datent de septembre 2005. L’avant-veille, celui qui se fait remonter les bretelles, à savoir le ministre des Equipements Michel Daerden (PS), avait fait une sortie dans la presse en expliquant en long et en large qu’il comptait instaurer une vignette wallonne. Tollé général dans les deux autres Régions, mais aussi au sein du gouvernement wallon. On ne lance pas une telle idée seul dans son coin, sans concertation avec le gouvernement, et surtout sans coordination avec les autres Régions.

Presque 20 ans plus tard, pour la énième fois, le sujet de la vignette autoroutière wallonne revient sur la table. Elle verra vraisemblablement le jour, tel est du moins l’engagement pris par le MR et Les Engagés dans leur déclaration de politique régionale wallonne.

Ce n’est peut-être pas la mesure la plus spectaculaire budgétairement, ni la plus engageante politiquement, mais elle fait partie de ces décisions politiques qui influencent le quotidien. Et qui font jaser, assurément.

Quel est l’engagement, précisément? Les partenaires gouvernementaux ont «la volonté de faire participer les usagers, tant belges qu’étrangers, à la qualité du réseau routier wallon qu’ils utilisent. Ainsi, la mise en œuvre d’un droit d’usage (vignette) dans le respect des règles européennes sera appliquée d’ici à la fin de la législature.»

La mesure figurait dans le programme électoral des Engagés, qui entendait s’inspirer de la vignette électronique à la manière suisse, en avançant le nombre de cinq millions d’automobilistes étrangers qui traversent annuellement la Wallonie.

L’idée, ont insisté Georges-Louis Bouchez et Maxime Prévot, n’est pas de faire fuir lesdits automobilistes, mais de les faire contribuer pour l’usage de l’infrastructure, comme cela se fait dans bien d’autres pays.

Spontanément, la question a traversé de nombreux esprits: qu’en sera-t-il des Bruxellois et des Flamands? En effet, la mesure entend être neutre pour le portefeuille des Wallons, moyennant une adaptation de la taxe de circulation. Pour le reste, les choses ne sont pas formellement clarifiées à ce stade. L’idéal, selon les partenaires, serait que les deux autres Régions adoptent une mesure similaire.

Georges-Louis Bouchez a indiqué sur les ondes de La Première (RTBF), au lendemain de la présentation de la DPR, qu’un accord de coopération était envisagé avec la Région bruxelloise et son hypothétique futur gouvernement, histoire que la mesure ne lèse pas ses habitants se rendant en Wallonie par l’autoroute. L’esprit de la mesure, a priori, ne consiste pas à faire payer les Belges, mais bien les étrangers.

La Belgique fait plutôt exception

Le MR et Les Engagés n’ont pas tout à fait tort lorsqu’ils déclarent que la Belgique et, a fortiori, la Wallonie font plutôt exception en permettant un accès gratuit aux autoroutes (pour les voitures du moins).

Concernant les pays frontaliers, la France dispose bien entendu de péages autoroutiers et l’Allemagne, d’écovignettes pour accéder à certaines zones urbaines. Les Pays-Bas et le Luxembourg ne font pas payer, mais des vignettes existent bien en Autriche ou en Suisse, par exemple. L’Italie, le Portugal ou encore l’Espagne ont des systèmes de péage.

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