Jean-Marc Nollet mensonges écolos
Les dirigeants écologistes, comme les autres, font eux aussi preuve d'incohérence, de temps à autre. © © Hatim Kaghat

Unité d’écolométrie comparée: les petits mensonges et fausses promesses de Jean-Marc Nollet (seconde mise à jour)

Benjamin Hermann
Benjamin Hermann Journaliste au Vif

Carnet d’observation des leurres, des petits mensonges et des incohérences de Jean-Marc Nollet, Rajae Maouane et autres dirigeants écologistes.

Leur parcours à tous est lesté de plusieurs années de déclarations de campagne, de petits et de gros mensonges, de fausses promesses et d’erreurs factuelles que la vérité des faits, ou la logique, ou la morale, ou les trois, contredisent, sans que jamais ils n’aient dû s’en justifier. Bien sûr, il y a parmi eux des spécialistes, qui s’adonnent au bluff politique plus souvent que les autres, mais chacun s’en est déjà rendu coupable. C’est précisément pourquoi Le Vif a décidé de répertorier ces petits et gros mensonges dans un dictionnaire très didactique des pseudo-vérités politiques en Belgique francophone.

Pour ne flinguer personne, chacun a eu le droit de s’expliquer sur ses mensonges, ses contre-vérités et ses fausses promesses passés.

Unité d’écolométrie comparée

Sur la réforme du décret Paysage

La réforme du décret Paysage a fait voler en éclats la cohésion du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’Unité d’écolométrie comparée se gardera de déterminer qui avait tort ou raison dans ce dossier polémique, qui a vu s’opposer le MR et Les Engagés d’un côté, le PS, Ecolo et le PTB de l’autre. Toujours est-il qu’un texte des socialistes, appuyé par les écologistes, a in fine été voté. Avec l’appui indispensable du PTB, comme cela leur a vertement été reproché?

Le coprésident Jean-Marc Nollet a déjà relativisé cette affirmation. «Je précise que nous n’avons eu aucun contact avec eux. Ni avant, ni pendant la commission, ni depuis lors, commentait-il, dans Le Soir, en avril dernier. C’est leur choix, leur responsabilité.» Dans un récent débat électoral, la coprésidente Rajae Maouane déclarait explicitement que PS et Ecolo n’ont «pas eu besoin des voix du PTB. On a trouvé une solution de compromis.»

Ce à quoi, c’est cocasse, Raoul Hedebouw et Georges-Louis Bouchez lui ont illico répondu: «Mais c’est faux!» Sur le vote final du texte au parlement de la FWB, c’est mathématique, PS et Ecolo n’ont pas eu besoin des voix du PTB. Pour le reste, sans qu’on entre dans les détails de ce dossier complexe, les uns et les autres jouent un peu sur les mots. Mais il est intellectuellement très difficile d’affirmer que Rajae Maouane a raison lorsqu’elle affirme cela, puisqu’en aval du vote final, la position du PTB s’est avérée déterminante, que ce soit par approbation ou par abstention de vote.  

Sur les véhicules les plus polluants

C’est ce qu’on appelle un virage à 180 degrés. Début mai, Ecolo, en la personne de la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier, confirmait l’enterrement en bonne et due forme de la «LEZ» (la Low Emission Zone, ou zone de basses émissions) sur l’ensemble du territoire wallon. Il s’agissait, pour résumer, d’interdire progressivement la circulation des véhicules les plus polluants dans l’ensemble de la Région. Ce revirement était difficilement imaginable en début de législature, vu les engagements du gouvernement wallon et de sa ministre. Soyons toutefois de bon compte: il faudrait être de mauvaise foi pour imaginer qu’elle-même, personnellement, était une grande partisane de la mesure. Il s’agit au surplus d’un héritage du précédent gouvernement, singulièrement de Carlo Di Antonio (CDH, devenu Les Engagés). Une première reculade était survenue à l’automne 2022, lorsqu’elle avait annoncé le report à 2025 (au lieu de 2023) du lancement de la LEZ. Cette décision visait à préserver les ménages, dans un contexte de forte inflation, disait-elle. Mais il n’était alors pas envisageable de remettre le tout en question. C’est pourtant chose faite, depuis fin avril: la LEZ wallonne est envoyée aux oubliettes, avec l’appui de diverses associations environnementales et autres études scientifiques. Des mesures favorables à la qualité de l’air plus ciblées sur les grandes villes, et ne concernant pas uniquement la mobilité, seront privilégiées. Le dossier est à l’étude.

Sur le port des signes convictionnels

Se pourrait-il qu’on soit à ce point convaincu par sa cause qu’on croit lire dans un texte des éléments qui n’y figurent pas? C’est peut-être ce qui est arrivé à l’échevine Ecolo de l’égalité des chances, fin 2023, à Anderlecht. Le conseil communal y approuvait une motion écologiste visant à autoriser le port des signes convictionnels dans l’administration, y compris dans les fonctions en contact avec le public. Nadia Kammachi défendait la motion en affirmant qu’elle se fondait sur les recommandations d’un rapport émanant de l’administration. Mais, comme l’avait relevé La Libre début décembre dernier, le rapport en question ne recommandait absolument nulle part l’autorisation généralisée. «Mensonge», dénonçait-on alors au MR. «Le processus de consultation interne à la commune a bien mis en évidence un risque de discrimination lié à l’interdiction du port des signes convictionnels», cherchait alors à défendre la régionale bruxelloise d’Ecolo. Le sujet a été abordé lors du processus, mais ne figurait pas dans le rapport final: on jouait sur les mots.

Sensible, le sujet n’est pas vraiment tranché dans le programme électoral d’Ecolo non plus, selon lequel la liberté de porter des signes convictionnels doit être la règle et l’interdiction, une exception. Mais toute liste de fonctions où prévaudrait l’interdiction, si elle était décidée, devrait être fixée par chaque autorité publique concernée, ce qui pourrait théoriquement amener des règlements différents d’une commune à l’autre.

Sur la gratuité des transports

Si un seul parti devait prôner la gratuité des transports en commun, de manière à les rendre aussi accessibles que possible, ce serait Ecolo, répondrait sans doute une part importante du grand public. Pourtant, en lisant les programmes des partis, les verts ne sont pas les plus ambitieux sur le sujet. Pas autant que le PS et le PTB, en tout cas, qui sont les seuls à vraiment formuler le projet d’instaurer une gratuité totale des transports publics.

Alors qu’Ecolo est historiquement «le» parti qui se positionne sur le sujet, son mantra est, en réalité, celui de la gratuité «ciblée». Ciblée vers les jeunes jusqu’à 26 ans, les seniors, les demandeurs d’asile, elle devrait être, selon les écologistes, financée par l’extinction de la niche fiscale des voitures salaires. «Tout ne peut pas être gratuit, du moins pas du jour au lendemain. Mais on vise cela à terme», déclarait Jean-Marc Nollet il y a deux ans. A l’heure de la campagne, il s’agit surtout d’étendre les conditions de gratuité pour certaines catégories de population plutôt que de l’instaurer pour tous. Par exemple, en élargissant à la SNCB la politique de quasi gratuité des TEC et de la Stib, pour certaines tranches d’âge. Et lorsque cette même SNCB augmente (indexe) annuellement ses tarifs, cela surprend et dérange, mais il se trouve toujours un ministre écologiste de la Mobilité pour chercher à rassurer. Expliquer qu’en fait, c’est un mal pour un bien, ou un mal nécessaire, ou un bien dont on ne mesure pas encore les effets.


(Re)lisez ci-dessous la première édition de l’Unité d’écolométrie comparée

Jean-Marc Nollet sur l’énergie nucléaire

«Fermer les centrales nucléaires sans plus aucune prolongation de durée de vie», revendiquait, en 2019, le programme électoral d’Ecolo. Son coprésident, Jean-Marc Nollet, défend aujourd’hui la mise en place de scénarios sans nucléaire. Son parti participe pourtant à un gouvernement fédéral qui a dégagé 100 millions d’euros pour la recherche dans le développement de réacteurs de nouvelle génération. Mais son nouveau programme électoral confirme une nouvelle fois, sans surprise, tout le désamour des verts pour le nucléaire.

L’électeur écologiste y verra éventuellement quelques incohérences ou un aveu d’impuissance. Mais il ne s’agit en aucun cas de fausses promesses, insiste Jean-Marc Nollet.

«Les deux options étaient dans l’accord, donc la parole a été tenue.»

«L’accord de gouvernement prévoyait deux options possibles: on fermait soit cinq réacteurs, soit sept. Eu égard à la situation en Ukraine et aux difficultés du nucléaire français, on a pris la décision d’en fermer cinq. C’est déjà pas mal. Mais les deux options étaient dans l’accord du gouvernement.» L’esprit de l’accord était celui de la fermeture, mais en effet, une porte de sortie était ménagée en cas de problème inattendu de sécurité d’approvisionnement.

Entre les ambitions de la précédente campagne et le résultat final, un fossé s’est tout de même creusé. «Mais c’est la différence entre un programme et un accord, concède le coprésident. Si vous obtenez plus de 50% aux élections, vous appliquez votre programme. Si vous faites moins, vous devez négocier un accord. C’est la démocratie, tout simplement. Les deux options étaient dans l’accord, donc la parole a été tenue», se défend Jean-Marc Nollet.

Sur l’isolation des logements

C’est une ambition qui, aujourd’hui, peut prêter à sourire. En 2014, alors coprésidente d’Ecolo, Emily Hoyos dévoilait comme ambition de son parti la volonté de voir tous les logements de Wallonie dotés d’une isolation de toiture et d’un double vitrage dix ans plus tard. En 2024, donc.

Cette fois, les échéances globales semblent quelque peu postposées, puisque, si l’isolation fait toujours partie des priorités, c’est l’année 2050 qui est fixée comme date butoir pour décarboner l’entièreté du parc immobilier, avec des logements sociaux à rénover en priorité.

Soyons de bon compte, les écologistes n’ont réintégré les gouvernements régionaux qu’en 2019. Mais les belles ambitions d’alors ne semblent pas avoir été satisfaites entre-temps.

«D’autres points pour lesquels on nous disait qu’on n’y arriverait pas ont avancé plus vite que prévu. Cela concerne le triplement de l’énergie éolienne offshore, par exemple», précise Jean-Marc Nollet. C’est le fait du fédéral, en l’occurrence.

Par rapport à l’isolation du logement, «c’est clair qu’il faut accélérer les choses, c’est pourquoi nous proposons de travailler quartier par quartier. La Wallonie a pris du retard par rapport à ce que nous, en tant qu’écologistes, nous imaginions.» La cadence s’est accélérée, mais pas suffisamment et il conviendra de mettre les bouchées doubles à l’avenir pour atteindre les objectifs, admet-il encore.

Jean-Marc Nollet sur sa longévité en politique

Ecolo fait partie des formations ayant érigé la bonne gouvernance en valeur suprême. Ainsi, la généralisation du décumul des mandats figure dans son programme électoral. Le parti souhaite que toute fonction de parlementaire ou de ministre soit incompatible avec un mandat dans un exécutif communal, par exemple. Dans un même esprit, pour garantir l’accessibilité du plus grand nombre à la politique et éviter la concentration des pouvoirs, Ecolo veut limiter l’exercice d’un même mandat à trois périodes successives (deux mandats pour les ministres).

Les cordonniers sont-ils les plus mal chaussés?  «Ceux qui se disent les plus vertueux s’octroient des dérogations depuis vingt ans. Chez Ecolo, on considère qu’une fois qu’on est ministre, le compteur retombe à zéro, ce n’est pas très cohérent», fustige par exemple Maxime Prévot (Les Engagés).

Jean-Marc Nollet, coprésident d’Ecolo, est à l’avant-plan du paysage politique depuis un quart de siècle. «Je ne cumule pas, précise-t-il. J’ai démissionné de ma fonction de député dès que j’ai été élu à la coprésidence.» Peut-être ne déroge-t-il pas au sens stricts aux principes, mais sa longévité n’entre-t-elle pas en contradiction avec eux? Il fut ministre communautaire dès 1999, également ministre wallon en 2009, élu député fédéral en 2004, en 2007 et en 2014. Il figure encore en tête de liste à la Chambre, dans le Hainaut. «C’est vrai que j’ai une certaine expérience, mais j’essaie aussi de la mettre à profit», justifie l’écologiste.

Sur la présence de Kristof Calvo sur sa liste

Cela ne concerne pas directement Jean-Marc Nollet, mais bien un des candidats présents sur la liste fédérale dans le Hainaut, dont il occupe la tête de liste. Kristof Calvo y occupera en effet la dix-septième place effective. Il « poussera la liste », comme le veut l’expression consacrée.

Elu dans la circonscription d’Anvers en 2019 avec plus de 39.000 voix de préférence, il franchit la frontière linguistique dans le cadre de cette campagne électorale. Kristof Calvo, que l’on disait marri de n’avoir pu monter au gouvernement fédéral lors de la formation de la Vivaldi, avait pourtant annoncé l’an dernier son retrait de la politique nationale en 2024. Il allait se concentrer sur un échelon plus local, dans sa ville de Malines, ce qu’il fera très probablement d’ailleurs.

Cependant, les électeurs hennuyers le retrouveront bien sur leurs bulletins de vote, son nom inscrit sur une liste que l’on peut bien qualifier de nationale. Il veut s’investir dans « le combat des idées » plutôt que celui des partis et des personnes, dans une circonscription qui verra s’affronter le coprésident d’Ecolo, celui du MR et celui du PS.

« C’est une place de soutien et c’est un beau geste », estime Jean-Marc Nollet. Kristof Calvo a en effet assez peu de chances d’être élu en bout de course, même si ce n’est pas inconcevable. Il y va donc pour le fond plus que pour un siège, de prime abord. « Je n’ai pas l’impression qu’il a dit qu’il quitterait la politique, mais bien le Parlement, justifie le coprésident. Il a toujours fait de la politique et il en fera toujours. Faire de la politique, ce n’est pas qu’être député. »

Sur les ambitions de Zakia Khattabi

La réponse était pourtant limpide, en octobre 2023. A la question d’un journaliste qui lui demandait si elle avait renoncé à être candidate ministre-présidente à Bruxelles, Zakia Khattabi, ministre fédérale du Climat, répondait avoir «toujours dit non». Et d’ajouter qu’elle s’était posé la question mais que, «malgré le symbole, la Région, ce ne sont pas mes matières ni mon domaine d’expertise.» L’écologiste était alors demandeuse de la tête de liste au fédéral.  Moins de deux mois plus tard, le parti faisait savoir que Zakia Khattabi emmènerait les troupes… à la Région bruxelloise, Rajae Maouane étant choisie pour la Chambre.  «Il est temps de porter haut et fort le fait bruxellois et d’en assumer la juste place à l’échelle du pays», commentait-elle d’ailleurs, se disant à la fois «très émue» et «très honorée» de la confiance qui lui était accordée. Pour une surprise, c’était une surprise. Et un fameux revirement, dans le chef de celle qui avait un temps pensé à arrêter la politique. Zakia Khattabi a eu l’occasion de s’en expliquer. Ce niveau de pouvoir, elle ne le convoitait pas forcément. Mais au sein d’Ecolo, la constitution des listes n’incombe pas aux seuls coprésidents, mais surtout aux comités de listes. Etant donné que même à l’échelon fédéral, elle comptait porter la voix de la cause bruxelloise, il a été décidé qu’elle serait à sa place à la Région, à la ministre-présidence le cas échéant. Ce sont, pour le coup, les ambitions collectives du parti qui l’ont emporté

Sur les questions éthiques

C’est pratiquement une certitude: diverses questions éthiques reviendront sur les bancs du Parlement dans les prochains moins, autour des conditions encadrant l’IVG par exemple. Sur ce dossier-là, ou l’euthanasie notamment, Ecolo a pour habitude d’adopter une position que l’on peut qualifier de très progressiste. Le programme électoral du parti comporte d’ailleurs une série de propositions sur ces questions dites éthiques. Dans le même temps, chez Ecolo comme dans d’autres partis, l’usage veut que les députés conservent leur liberté individuelle de vote sur ces thématiques. «Le programme donne un cap, mais c’est vrai que cela reste éthique», nuance Jean-Marc Nollet. Un peu sensible, donc. En théorie, si un député un peu frileux souhaite ne pas suivre la ligne du parti, il le peut. «En théorie, comme vous dites, répond-il. Je n’ai pas le souvenir que des débats aient entraîné des votes différents chez nous, la question ne s’est pas posée sous cette législature, en tout cas.» En 2020, lorsque la Chambre se penchait sur la dépénalisation totale et l’assouplissement de l’accès à l’IVG, le député vert Stefaan Van Hecke avait exprimé de nettes réserves. «Cela s’est passé chez Groen, pas chez Ecolo. Vraiment, je pense qu’on est bien unis sur ces questions. Quand on s’engage chez nous, on sait quelle est la position du parti sur ces sujets», considère le coprésident. Jusqu’au jour où le problème se posera véritablement? Cela reste bien «en théorie» à ce stade, mais pas inconcevable.

Sur les «faux» témoignages d’étudiants

En campagne électorale, la moindre erreur peut se payer cash, comme on dit. Ainsi, Ecolo a récemment été pris le doigt dans le pot de confiture de la communication politique douteuse. Tout heureux que la réforme du décret Paysage, voulue par le PS et Ecolo (avec l’appui du PTB), ait été votée au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, fin avril, le parti a d’emblée communiqué en publiant des témoignages d’étudiants soulagés. Sauf que, de toute évidence, les photos des visages desdits étudiants étaient bidon. Rapidement, les internautes en ont débusqué l’origine: c’était une bonne vieille banque d’images, comme on pouvait le pressentir à la vue des clichés. Cindy, Bianca, Ali et Sara, les quatre étudiants rassurés, n’existent donc pas, du moins ils ne ressemblent pas à cela.

Ecolo a reconnu la maladresse et expliqué s’être basé sur des témoignages réels, en se servant d’images d’illustration. Dans d’autres communications du parti, d’ailleurs, de «vrais» étudiants s’expriment. «Nous avons reçu des centaines de témoignages d’étudiants en détresse. Depuis le vote, ils et elles saluent nos parlementaires, pour le travail accompli sur la réforme paysage. Ces étudiants ne veulent pas toujours apparaître, ou se voir étiquetés dans une communication de parti», ont justifié les écologistes. A vrai dire, les verts sont loin d’être les seuls à avoir recours aux banques d’images pour leur communication politique, mais en l’occurrence, les ficelles étaient un peu grosses.

Sur la gratuité des transports en commun

Si un seul parti devait prôner la gratuité des transports en commun, de manière à les rendre aussi accessibles que possible, ce serait Ecolo, répondrait sans doute une part importante du grand public. Pourtant, en lisant les programmes des partis, les verts ne sont pas les plus «ambitieux» sur le sujet. Pas autant que le PS et le PTB, en tout cas, qui sont les seuls à vraiment formuler la projet d’instaurer une gratuité totale des transports publics. Alors qu’Ecolo est historiquement «le» parti qui se positionne sur le sujet, son mantra est en fait celui de la gratuité «ciblée». Ciblée vers les jeunes jusqu’à 26 ans, vers les seniors, vers les demandeurs d’asile, elle devrait être, selon les écologistes, financée par l’extinction de la niche fiscale des voitures salaires. «Tout ne peut pas être gratuit, du moins pas du jour au lendemain. Mais on vise cela à terme», déclarait Jean-Marc Nollet il y a deux ans. A l’heure de la campagne, il s’agit surtout d’étendre les conditions de gratuité pour certaines catégories de population plutôt que l’instaurer pour tous. Par exemple, en élargissant à la SNCB la politique de quasi gratuité des TEC et de la Stib, pour certaines tranches d’âge. Et lorsque cette même SNCB augmente (indexe) annuellement ses tarifs, cela surprend et dérange, mais il se trouve toujours un ministre écologiste de la Mobilité pour chercher à rassurer. Expliquer qu’en fait, c’est un mal pour un bien, ou un mal nécessaire, ou un bien dont on ne mesure pas encore les effets.

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