« Un peu flippant »: Elisabeth Degryse se confie à 600 étudiants

Défense du bien commun, souci de la concertation et… grande angoisse à l’annonce de la taille de son portefeuille ministériel: Elisabeth Degryse s’est livrée avec simplicité sur les ressorts de son engagement public mais aussi ses tout premiers pas « un peu flippants » en tant que nouvelle ministre-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Invitée ce 25 septembre à donner la leçon inaugurale de la faculté de sciences politiques de l’UCLouvain -dont elle est elle-même sortie il y a un peu plus de deux décennies- Elisabeth Degryse a détaillé avec pédagogie devant quelque 600 étudiants le fonctionnement des négociations pour la confection d’un accord de majorité.

En tant que secrétaire politique des Engagés, elle fut aux côtés de Maxime Prévot pour négocier avec le MR ce qui allait devenir les accords de majorité pour la Wallonie et surtout la Fédération Wallonie-Bruxelles. Bien qu’elle n’en avait jamais parlé avec son président de parti, sa désignation ministérielle à la mi-juillet ne l’a pas vraiment suprise « vu que mon nom était cité dans la presse les jours qui précédaient », a-t-elle partagé.

Elisabeth Degryse a eu peur du nombre de compétences à gérer

Mais quand Maxime Prévot lui annonce qu’elle sera ministre-présidente en charge à la fois de la Culture, du Budget, de l’Enseignement supérieur et des Relations internationales, c’est le choc: « Là, je lui ai dit qu’autant de compétences ce n’était pas possible! On venait tout juste de dire qu’on allait réduire la taille des cabinets! Je me suis vraiment dit: ‘Je ne vais pas y arriver’. C’était un peu flippant », a-t-elle encore confié.

Après son exposé, les étudiants ont pu lui adresser une série de questions en tout sens, notamment sur les éventuelles embûches qu’elle aurait croisées dans son ascension politique. « Je vais être honnête, je n’en ai pas beaucoup rencontrées. Peut-être parce que j’ai un caractère assez fort. Je n’ai d’ailleurs jamais été emmerdée en rue. Ou juste une fois et le gars s’est pris une baffe », a-t-elle confié, déclenchant des rires dans son auditoire.

« Il faut arrêter de penser que c’est une femme qui doit s’occuper des Droits des femmes »

La ministre-présidente, qui est aussi mère de quatre enfants, a d’ailleurs rendu hommage à son mari. « S’il n’était pas là, il est clair que je ne serais pas là aujourd’hui », a-t-elle reconnu. « C’est lui qui s’est mis en 4/5e temps alors que généralement c’est l’inverse. C’est lui qui s’occupe des rendez-vous médicaux des enfants… ». Interrogée aussi sur l’attribution au sein de son gouvernement de la compétence des Droits des femmes à un ministre masculin (Yves Coppieters, ndlr), Mme Degryse a défendu ce choix. « Il faut arrêter de penser que c’est une femme qui doit forcément s’occuper des Droits des femmes », a-t-elle plaidé. « C’est comme si l’on disait que seule une personne en situation de handicap pouvait s’occuper des handicapés, ou que seule une personne du monde de la culture pouvait s’occuper de Culture…. ».

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