Un bon d’Etat régional? Le ‘oui mais non’ wallon
Le ministre wallon du Budget, Adrien Dolimont, ne s’est pas réellement exprimé en faveur d’un bon d’Etat à l’échelle de la Wallonie.
La Wallonie pourrait-elle proposer un produit comparable aux bons d’Etat du Fédéral qui ont permis de lever 22 milliards d’euros? Oui mais non, a en substance répondu le ministre wallon du Budget, Adrien Dolimont, interrogé sur le sujet par Stéphane Hazée (Ecolo), lundi, en commission du parlement régional.
Selon la Cellule de la Dette en Région wallonne, malgré les montants limités qui pourraient être levés et les difficultés prévisibles, proposer ce type de produit à terme pourrait être une source de diversification des moyens de financement de la Région.
« Le taux que la Wallonie pourrait proposer aux épargnants pour une telle opération dépend de la maturité visée par l’hypothétique bon wallon, ainsi que par les commissions sous-jacentes demandées par les agents placeurs », a expliqué le ministre.
D’après la Cellule de la Dette, « si la Wallonie venait à réaliser l’émission d’un bon d’une maturité de 3 ans en suivant l’approche du Fédéral, le rendement net de l’émission serait moins attractif que le bon d’Etat à 12 mois. Et à l’instant T, vu l’attractivité du bon d’Etat récent, si la Région souhaitait émettre à un taux concurrentiel attractif pour les épargnants, elle serait certainement amenée à augmenter le différentiel de taux par rapport aux obligations fédérales de référence, ce qui constituerait un signal pour les emprunteurs institutionnels » qui augmenteraient leurs taux pour prêter à la Région », a détaillé Adrien Dolimont.
Selon ce dernier, le profil de l’échéancier de la dette régionale directe ne permet pas non plus à la Région d’émettre des montants conséquents à court terme. La Wallonie a par ailleurs déjà bouclé son plan de financement pour l’année 2023, en ayant notamment réalisé une émission sociale en deux tranches pour un total de 1,5 milliard d’euros, ainsi qu’une émission 100% verte pour un montant de 700 millions d’euros.
« L’Agence de la Dette Fédérale réalise une ou plusieurs opérations de ce type par an, avec des résultats relativement imprévisibles, le succès de la dernière opération relevant plus de l’exception que de la règle », a poursuivi le ministre.
Enfin, « la mise en place d’un hypothétique bon régional amènerait également des contraintes supplémentaires auxquelles le Fédéral ne doit pas faire face », comme l’absence d’un réseau de distribution régional, a-t-il conclu.