Sophie Wilmès ou Elio Di Rupo: qui raflera le plus de voix aux élections européennes?
Deux anciens Premiers ministres, Sophie Wilmès (MR) et Elio Di Rupo (PS), se présentent aux élections européennes. L’une jouit d’une très bonne cote de popularité, l’autre est habituellement un gros pourvoyeur de voix. Leurs résultats personnels seront assurément scrutés.
Le scrutin européen n’est habituellement pas celui qui suscite le plus d’intérêt, ni auprès du grand public, ni d’ailleurs au sein des principaux médias. Cette fois, cependant, la présence sur les bulletins des francophones de deux anciens Premiers ministres, potentiellement en mesure d’engranger un grand nombre de voix, confère à l’élection un attrait particulier.
Elio Di Rupo, ministre-président wallon sortant et Premier ministre de 2011 à 2014, est de coutume un important pourvoyeur de voix. Il reste à savoir s’il pourra conserver ce statut, lui qui se trouve plutôt en fin de carrière politique et peut incarner une certaine usure du pouvoir.
Lors des élections fédérales de 2019, le socialiste obtenait le deuxième meilleur taux de pénétration (la proportion d’électeurs ayant voté pour lui au sein de sa circonscription) du pays, derrière Theo Francken (N-VA). En province de Hainaut, donc, Elio Di Rupo obtenait 125.009 voix de préférence. Son résultat était même bien meilleur lors des précédents scrutins fédéraux: 181.964 en 2014 et 203.758 voix en 2010.
Sophie Wilmès, Première ministre d’octobre 2019 à octobre 2020, n’a pas encore eu l’occasion d’être gratifiée de tant de voix. Deuxième sur la liste fédérale emmenée à Bruxelles par Didier Reynders il y a cinq ans, elle décrochait 16.180 voix de préférence (Didier Reynders en obtenait 33.205).
Elle a été désignée au 16 rue de la Loi à la suite du départ de Charles Michel, fin 2019. C’est encore après la défection de celui-ci qu’elle a été désignée tête de liste à l’Europe. La libérale figure toutefois parmi les personnalités les plus citées (du côté francophone uniquement) à l’occasion des différents sondages lorsqu’il s’agit de désigner celles amenées à jouer un rôle de premier plan. Elle obtiendra vraisemblablement un score personnel élevé, si bien que dans les rangs du MR, plus d’un candidat libéral espère que la popularité de Sophie Wilmès rayonnera sur l’ensemble des listes, à tous les niveaux de pouvoir et dans chaque recoin de la Belgique francophone.
Les partis francophones se répartissent huit sièges au Parlement européen. En 2019, PS, Ecolo et MR en obtenaient chacun deux, PTB et CDH en décrochant un. La popularité de Sophie Wilmès ou d’Elio Di Rupo permettra-t-elle à un de leurs partis de décrocher un troisième siège? Cela pourrait se faire au détriment d’Ecolo, qui a néanmoins pour habitude de mieux performer à l’Europe qu’au fédéral.
En outre, le PTB, emmené par Marc Botenga, et Les Engagés, par Yvan Verougstraete, se portent plutôt bien dans les derniers sondages préélectoraux. Les deux autres listes sont celles de DéFI, dont la tête est occupée par Fabrice Van Dorpe, et de Gauche Anticapitaliste, emmenée par Denis Verstraeten et comptant dans ses rangs, en troisième position, l’ancien candidat aux élections présidentielles françaises Philippe Poutou.
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