Schaerbeek: un conseiller communal révoqué pour propos racistes
En tenant des propos discriminant sur la communauté musulmane, sans lien avec le sujet dont il était question, le conseiller communal a déclenché une tempête politique à Schaerbeek.
Le conseil communal de Schaerbeek a révoqué jeudi soir, à une très large majorité, le conseiller libéral Bernard Guillaume du conseil consultatif du bien-être animal de la « cité des ânes » pour des propos jugés islamophobes qui lui ont été attribués lors d’une réunion récente. La proposition a été formulée par l’échevine du Bien-être animal Deborah Lorenzino (LB-DéFI).
Des propos du «siècle précédent»
Au cours de la réunion du conseil, il s’est trouvé peu de monde pour soutenir l’intéressé qui se défend d’avoir tenu les propos que lui attribuent certains témoins au cours de la réunion de cette instance le 11 juin dernier. Ceux-ci – notamment une fonctionnaire communale – ont reproché à M. Guillaume d’avoir fait des amalgames avec la communauté musulmane lorsque fut abordé parmi les points divers la question de l’abattage des animaux. Ces personnes affirment également que l’intéressé a tenu des propos amalgamant autour de la question du port du voile, sans lien avec la question du bien-être animal.
La réprobation exprimée par l’échevine a été relayée des bancs de la majorité, mais aussi de l’opposition notamment PS et PTB qui a, au passage, reproché au MR de soutenir Bernard Guillaume dans son attitude. Siégeant en tant que conseiller communal, le bourgmestre empêché Bernard Clerfayt (DéFI) a dit ne pouvoir admettre les propos «racistes» selon lui tenus au sein de cette instance et «que je croyais que l’on avait laissé au siècle précédent».
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Faisant allusion à sa propre arrivée à la tête de la commune de Schaerbeek, après des années d’influence de Roger Nols, par moments proche des thèses de l’extrême droite, M. Clerfayt a ajouté qu’il n’était «pas question de tolérer ces propos qui stimulent le rejet et la haine. Nous avons été ceux qui ont chassé le racisme des discours officiels de la gestion politique quotidienne et qui ont voulu construire une politique de partage des valeurs humaines de tous les citoyens sans discrimination. Il est insupportable d’en revenir à des discours qui amalgament, dénigrent et discriminent», a-t-il dit.
Bernard Guillaume lui-même s’est défendu d’avoir tenu les propos qui lui sont attribués et a fait état de témoignages qui mettent ceux-ci en doute. Mais lorsque le conseiller de l’opposition Georges Verzin, un libéral indépendant, a tenté d’obtenir des excuses publiques de l’intéressé, fût-ce pour la perception que peuvent avoir engendré ses propos, c’est la MR Angelina Chan qui les a exprimées, et non l’intéressé.