Scandale PFAS: Céline Tellier (Ecolo) ne convainc pas, « un climat de méfiance » au parlement
Les explications de la ministre wallonne de l’Environnement, Céline Tellier (Ecolo) sur la pollution aux PFAS, en commission du parlement régional, n’ont pas mis un terme au débat, ont estimé les parlementaires régionaux au terme de la présentation de la ministre.
Plusieurs d’entre eux, tant de la majorité que de l’opposition, ont ainsi souligné la nécessité d’organiser des auditions de l’administration, de la Société wallonne des eaux (SWDE) ou encore de la fédération sectorielle Essenscia. « Ce débat doit avoir une prolongation. Il y a trop d’éléments qui ont été cités. Il y a des contradictions; un déficit de communication; des mesures qui auraient pu être prises et qui ne l’ont pas été. Il reste des imprécisions qui justifient que nous poursuivions le débat », a résumé, dans l’opposition, Jean-Luc Crucke (Les Engagés).
« On demande des mesures concrètes, comme la distribution d’eau dans les communes concernées et l’organisation d’un suivi médical pour la population. Nous réclamons également des auditions pour faire toute la lumière sur ce qu’il s’est passé », a enchaîné Jori Dupont (PTB). Dans les rangs parlementaires, la ligne de défense de la ministre – qui assure qu’elle aurait agi si elle avait été avertie – a par ailleurs du mal à passer.
« Vous avez été alertée à plusieurs reprises et votre cabinet aussi. C’est votre responsabilité de protéger la santé des citoyens. Vous ne pouvez pas vous dédouaner sur un lampiste », a insisté le chef de groupe des Engagés, François Desquesnes.
Reproche identique du côté du MR, pourtant dans la majorité. « Vous dites, avec des trémolos dans la voix, que parfois on peut manquer de vigilance. Merci pour ce début de prise de conscience. Mais qu’est-ce qu’il vous fallait de plus? Il y a eu l’alerte américaine, votre collaborateur qui a l’information, les alertes de la Flandre. Je ne dis pas que vous êtres responsable de la pollution, mais vous n’avez pas cru bon d’alerter la population », a mouché Olivier Maroy en qualifiant de « soulante » la partie de ping-pong entre la ministre et la SWDE.
« Vous n’assumez pas vos responsabilités. Un ministre est responsable de son cabinet et de son administration », a ajouté, toujours du côté du MR, Jacqueline Galant.
Sans surprise, le ton s’est fait moins accusateur chez Ecolo. « Cette séance a permis de clarifier un certain nombre d’éléments même s’il reste une série de questions qui confirment la nécessité d’auditions », a jugé Christophe Clersy en regrettant la « chasse à cour » lancée par certains députés. « On peut tenter de réécrire l’histoire en analysant une situation de 2021 avec des éléments de 2023. C’est assez malhonnête intellectuellement », a-t-il dénoncé.
Enfin, pour le PS, Fatima Ahallouch a fait état d’éléments rassurants tout en regrettant que les communes n’aient pas été averties, « ce qui a conduit à un climat de méfiance ». « Le principe de prévention à la source doit prévaloir. Nous continuerons de plaider pour des avancées plus fermes en la matière », a pour sa part rappelé Sophie Pécriaux.