Wallonie: dans la plupart des communes, le stationnement reste gratuit, et chez vous? (carte)

Pierre Havaux
Pierre Havaux Journaliste au Vif

Gratuit dans la moitié des communes wallonnes, le stationnement ne fait pas non plus la fortune des plus grosses entités urbaines qui le rendent payant.

Le stationnement en terre wallonne est affaire locale. A la rigueur provinciale lorsqu’il est parfois fait appel à des agents sanctionnateurs provinciaux pour sévir contre un stationnement contraire au Code de la route par le biais de sanctions administratives communales. Le pouvoir régional, lui, s’abstient de toute velléité d’immixtion sur ce terrain ; on ne signale aucune intention de faire advenir à l’échelle de la Région une agence du stationnement à la mode bruxelloise.

Pas d’harmonisation

A quoi bon ? La Wallonie ne ressent pas l’impérieux besoin d’harmoniser la gestion du stationnement sur son vaste territoire, pas plus que de le rendre systématiquement payant. C’est Paul Furlan (PS), ministre des Pouvoirs locaux en 2015, qui s’en réjouissait auprès d’un parlementaire : « Dans la plupart des communes, le stationnement reste gratuit, il ne faudrait pas en arriver à ce qu’il devienne payant partout. » Tout au plus le ministre de tutelle se fait-il un devoir de rappeler, par voie de circulaire budgétaire, les normes et obligations en matière de redevances et de taxes à prélever.

Pour le reste, les entités locales ont les coudées franches et, comme le notait encore le ministre Furlan, « force est de reconnaître que chaque commune a une idée toute personnelle de la politique de stationnement à mener sur son territoire et de la fiscalité qui y est attachée. C’est donc malheureusement à l’usager d’être attentif quand il se rend dans une commune, pour ne pas être pris en défaut. »

« En Wallonie, il rapporte rarement plus de 1 % des budgets communaux. »

Ce risque est inexistant dans une moitié des 262 communes wallonnes, majoritairement rurales, qui font l’impasse sur une véritable politique de stationnement dont elles ne voient pas l’intérêt. Il est plus réel parmi « quelque septante communes, soit les sept villes de plus de 50 000 habitants ainsi que les entités de plus de 20  000 habitants, qui recourent au stationnement payant comme levier financier et outil de régulation en centre-ville », précise Tom De Schutter, directeur à l’Union des villes et communes de Wallonie. Reste une septantaine d’autres qui pratiquent une politique de stationnement sans lui donner de dimension payante.

Si vous ne voyez pas l'infographie ci-dessus, cliquez ici.

Le stationnement rapporte-t-il gros aux communes qui le font payer ? « Rarement plus de 1% des budgets communaux », chiffre Tom De Schutter. Direction Charleroi où « c’est environ 1,7 million d’euros qui sont parvenus en 2020 à la recette communale en droits perçus, pour un budget communal de 495 millions. Si le montant n’est pas négligeable, il n’en reste pas moins minime dans le budget global… », relève Antoine Tanzilli, directeur-gérant de la Régie communale autonome. Détour par Namur où, selon l’indicateur retenu, la part des revenus tirés du stationnement oscille tout de même entre 2 % et 4 % des recettes communales. Crochets par Arlon puis par La Louvière où ce poste représente respectivement 0,0044 % et 0,0007 % des recettes communales totales.

Peut-être est-ce encore sans compter avec la scan-car qui fait son chemin au sud du pays, non sans susciter polémiques et contestations : à Charleroi et à Liège (avec deux exemplaires chacune en circulation), en phase d’acquisition à Mons, à l’état expérimental à Namur, en sursis à la Louvière.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire