Parlement wallon: « J’ai toujours agi dans le respect des règles », assure Frédéric Janssens
L’ex-greffier du Parlement wallon, Frédéric Janssens, reconnaît des « erreurs » mais assure avoir toujours agi dans le respect du règlement.
Le greffier en titre du parlement wallon, Frédéric Janssens, s’est longuement exprimé, mardi matin, sur la procédure disciplinaire lancée à son encontre fin octobre par le Bureau de l’assemblée. S’il reconnaît des erreurs, il assure surtout avoir agi dans le respect du règlement et pointe la responsabilité du politique.
« J’ai toujours agi dans le respect des règles en vigueur et dans l’intérêt du Parlement wallon. Je reconnais des erreurs d’appréciation et de discernement – dans la gestion du personnel, ndlr. J’ai certainement manqué d’empathie. Ces erreurs, je les regrette, tout comme le fait que des agents aient eu à souffrir. Je suis aussi triste d’avoir été mal compris », a-t-il expliqué au cours d’une conférence de presse organisée à Namur.
« Je présente mes excuses à ceux que j’ai froissé ou déçu. Mais de là à faire de moi un bouc émissaire, une victime expiatoire des uns et des autres, c’est incompréhensible et heurtant », a ajouté Frédéric Janssens en appelant « au calme et à la raison, principalement du monde politique qui m’a prestement refilé ses erreurs ». « J’ai des responsabilités, je les assume mais c’est un peu simple de dire que c’est le greffier qui passait des marchés dans son coin: le Bureau a été informé et a pris des décisions à de très nombreuses reprises », a-t-il souligné.
Sur la gestion des chantiers, « le Bureau a ainsi été saisi à 11 reprises des coûts et des difficultés rencontrées pour la jonction piétonne entre le parking et le parlement. Il a également été saisi à 17 reprises au sujet de la Maison des parlementaires », a justifié le greffier en titre.
« On me reproche d’avoir conclu deux marchés avec un prestataire de travaux sans respecter les règles et sans contrôler les prestations; d’avoir passé un marché de service informatique là aussi sans respecter les règles; d’avoir biaisé le marché du mobilier en composant un jury à ma guise, en écartant un fournisseur et en ne vérifiant pas les prix. Toutes les preuves de contestation formelle ont été apportées », a-t-il affirmé.
Quant aux dépenses personnelles – les deux voitures, les frais de taxis – « 1.543 euros sur 6 ans » – , les frais de péages, les achats divers sur le compte du parlement, les frais de téléphone, les missions menées à l’étranger, les frais de représentation personnelles,… – « tout a été justifié », a poursuivi M. Janssens en reconnaissant tout de même que ses chauffeurs lui ont occasionnellement rendu « de menus services, incomparables néanmoins avec ce qu’on demande parfois à des assistants parlementaires ».
Enfin, les faits de harcèlement moral – « insuffisamment établis » – ne sont plus poursuivis dans la procédure disciplinaire, a affirmé Me Joassart. « Des agents ont dit qu’il fallait appeler l’ascenseur à ma place, que j’organisais des punitions collectives, que j’interrompais des pauses allaitement, que j’imposais une charte graphique, que j’aurais monté les gens les uns contre les autres,… Ce que je constate, c’est qu’il y a eu 9 départs d’agents entre 2009 et 2022 et 3 départs ensuite », a encore indiqué le greffier en titre.
Tout comme devant la Chambre de recours jeudi passé, ce dernier a à nouveau plaidé pour qu’un terme soit mis à la procédure disciplinaire lancée à son encontre par le Bureau. Sera-t-il entendu? A en croire Me Bourtembourg, l’avocat du parlement régional présent à la conférence de presse, on peut en douter. Selon lui, les explications de Frédéric Janssens ne tiennent en effet pas la route. « Le dossier a déjà fait l’objet d’un examen et le Bureau l’a réfuté », a-t-il résumé.
Pour rappel, le Bureau du parlement a proposé, le 27 octobre dernier, la démission d’office de son greffier en titre, suspendu depuis septembre 2022 dans la foulée des révélations sur les dépenses de l’assemblée. Frédéric Janssens a alors saisi la Chambre de recours qui l’a entendu jeudi passé.
La Chambre de recours dispose de deux mois, depuis sa saisie, soit jusqu’au 13 janvier, pour rendre un avis non contraignant au Bureau qui aura à son tour deux mois supplémentaires pour confirmer ou infirmer sa décision.